Soara et les bâtisseurs fantastiques (Soara to Mamono no Ie) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu cinq tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. Soara est une orpheline qui a été entrainé toute sa vie dans l'optique de combattre les monstres qui livrent une guerre aux humains depuis des lustres. Mais le jour de sa première mission, la nouvelle tombe : la guerre est finie, et la paix est déclarée. Le roi lui dit donc de rentrer chez elle et de vivre sa vie comme elle l'entend, de profiter de la paix, mais le soucis, c'est qu'elle n'a pas de foyer... Déambulant dans les plaines sans trop savoir où aller, elle va tomber sur une grotte de gobelins dans laquelle se rendent des nains. Décidant d'observer la situation, pensant que les monstres préparent peut être quelque chose, elle va être surprise de constater que les nains ne sont là que pour rénover la grotte, et en faire un foyer agréable pour les gobelins. Elle va même participer au projet un peu malgré elle, et finir par accompagner les nains dans leur travail, sous prétexte de les surveiller. C'est ainsi que commence son voyage d'architecte pour les monstres.

 Autrefois, Soara maniait l’épée contre les monstres. Aujourd’hui, la guerre est finie, et c’est un vide immense qui s’installe dans son cœur. Que faire de ses mains guerrières quand la paix les rend inutiles ? C’est alors qu’elle rencontre Kirik, un nain bâtisseur de maisons… pour les monstres. Soara et les bâtisseurs fantastiques prend à rebours les récits classiques de fantasy pour leur préférer une quête plus douce, presque réparatrice. Ici, on ne terrasse pas les créatures : on les écoute, on comprend leurs besoins… puis on leur construit un toit. Un abri pour les slimes, une chambre pour un gobelin claustrophobe, une maison perchée pour un dragon solitaire. Et petit à petit, Soara, la guerrière perdue, redécouvre le monde, non plus à travers les batailles, mais par l’architecture, l’empathie et l’art de cohabiter. Le trait de Hidenori Yamaji mêle le détail minutieux des plans architecturaux à une mise en scène pleine de tendresse. Chaque maison dessinée est une œuvre de soin, et chaque créature, un reflet du monde intérieur qu’elle mérite. Le récit alterne entre humour, réflexions intimes et émerveillement face à l’ingéniosité du vivant. Soara nous rappelle que la fantasy peut aussi être un espace de réconciliation et d’invention : inventer une maison, c’est offrir un futur. Et pour Soara, comme pour nous, bâtir, c’est peut-être la plus belle manière d’aimer.