![]() Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 18 Juillet 2025 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario : El Torres « Un homme grand et maigre, c'était Solomon Kane, avec un visage sépulcral et des yeux profonds et mélancoliques. » Après une vie d'aventures, Solomon Kane, vieux et contrit, passe ses dernières années dans une maison à la périphérie d'une ville de Nouvelle-Angleterre. Hanté par son passé, il tente de passer le temps, reniant son frère de sang, qui semble refuser de le laisser tranquille. Mais, tout comme son passé, le mal rôde dans l'ombre de la silhouette décharnée de Salomon. Ce qui semblait être un village paisible où il pourrait passer ses derniers jours se transforme en cauchemar pour ses habitants, y compris Kane lui-même, soupçonné de sorcellerie. El Torres continue de s'intéresser aux personnages de Robert E. Howard avec Le Puritain. On peut même dire que Le Puritain est à Solomon Kane ce que Sang Barbare est à Conan, mais d'une manière différente. Différent parce que sa structure change, parce que le personnage est compris pour ce qu'il est, et non parce qu'il doit suivre un modèle préétabli, parce qu'une simple introduction suffit à nous tenir en haleine et à nous donner envie d'en savoir plus, et parce qu'une fois le livre terminé, nous réalisons que le respect du matériau original, quel qu'il soit, est aussi essentiel à une bonne histoire que le talent. Torres a du talent, mais Jaime Infante aussi, qui nous offre de magnifiques dessins. Et Manoli Martínez, qui leur donne des couleurs éclatantes. Comment ne pas craquer devant Le Puritain ? C'est une bande dessinée qui incarne parfaitement El Torres à bien des égards, et c'est déjà une entrée en matière sensationnelle, compte tenu de la carrière prolifique de celui qui est sans doute le meilleur auteur d'horreur actuel, et encore plus lorsqu'il s'éloigne du genre. Pourtant, dans Le Puritan, il ne s'éloigne pas trop de l'horreur, ce qui est logique compte tenu du personnage et de son éternel combat contre les démons et les créatures d'autres mondes. Avec le prologue qui ouvre Le Puritain, on aurait déjà dû tirer son chapeau, car ces quelques pages mériteraient d'être incluses dans toute anthologie retraçant le meilleur de la carrière de Solomon Kane dans la bande dessinée. Nous n'irons pas plus loin. Et le reste de l'histoire maintient simplement son niveau élevé. Torres a le don de rendre simple même le plus transcendantal, de donner vie à des personnages apparemment secondaires et de jouer un rôle décisif dans une histoire, de faire apparaître la magie, et plus encore la magie noire, dans le quotidien du lecteur, et de conférer à ses protagonistes un charisme fou. Il est vrai que Solomon Kane a déjà une longue carrière, mais beaucoup sont sûrement venus voir Le Puritain sans en savoir beaucoup sur lui, ou en sachant seulement ce que quelques films leur ont dit, donc le mérite de l'écrivain dans le portrait de son protagoniste ne peut être diminué. Un autre de ses mérites a toujours été sa capacité à s'entourer d'artistes exceptionnels, qui comprennent ce qu'il raconte et lui donnent le style approprié. Cela se reproduit dans Le Puritain, car Infante saisit le paysage moralement décadent dans lequel évolue Solomon Kane, où la sorcellerie sévit, où la vie terrestre est pleine de menaces incompréhensibles et où le fanatisme religieux est aussi sombre que les atrocités qu'il prétend combattre. Tout cela se reflète dans l'œuvre d'Infante et, brillamment, dans l'éclairage que Martínez apporte avec la couleur. On retrouve un travail splendide dans le choix des tons et des points de lumière, le même travail que l'on retrouve dans les traits apparemment simples d'un Infante incroyablement à l'aise, qui fait travailler les créatures les plus complexes, qui saisit la nature érotique de la terreur avec la même aisance que la haine et la peur qui émanent des actions humaines évoquées dans l'histoire d'El Torres. VERDICT-Tout ce que nous laisse Le Puritain est si magistral qu'on pourrait passer des heures à en décrypter les prouesses. Mais en fin de compte, ce qui mérite ces heures de lecture, c’est ce que font les créateurs, pas ceux d’entre nous qui évaluent simplement ce que ces artistes nous offrent pour pouvoir applaudir. |