Rappel des faits.

Stronghold était apparu sur PC il y a plus de dix ans. Vous y incarniez un seigneur au temps médiéval, et deviez gérer un château fort. Aujourd’hui, le concept reste globalement identique et vous êtes seul maître à bord de votre réussite. Tout n'est pas si facile et vous devrez exploiter vos richesses pour construire une forteresse infranchissable et aller conquérir les terres ennemis avec vos hommes. Mais avant cela, mieux vaut commencer tranquillement et laisser le monde en paix afin de préparer votre futur, car développer ses structures économiques et militaires est toujours un exercice délicat, et l'idéal est donc d'avoir le temps de le faire sans qu'on vienne vous attaquer. Trois courts tutoriels sont proposés pour se familiariser avec le concept. Si le doublage français est assez correct, le scénario demeure assez creux, et la mise en scène pas spécialement des plus palpitantes, surtout que les cartes demeurent très petites, ce qui limite forcément le déploiement des unités.

Disponible pour 4,99€, le DLC The Emperor and The Hermit ajoute sept nouvelles missions, deux adversaires IA, 10 succès et incluent toutes les mises à jours, modifications et additions au jeu depuis son lancement. L'Empereur a été introduit dans Stronghold (2001) et dirige désormais un groupe de dissidents fanatiques, prêt à tout pour retrouver son pouvoir d'antan. L'Ermite est quant à lui gêné par la présence des hordes d'envahisseurs Croisés. Il dirige lui aussi une armée de fanatiques religieux prêts à chasser les Croisés. Assez étrangement, vous combattrez également des personnages historiques (Richard Cœur de Lion, Saladin etc). Hélas, l'intelligence artificielle des soldats vous accompagnant apparaît toujours aussi irréfléchie, et n'hésite pas à se lancer dans des assauts impossibles. Certes, il est possible de mettre l'IA en mode passive, mais les ennemis n'en feront alors qu'une bouchée. Le jeu propose également un mode co-op, un éditeur de cartes, un mode de construction libre et une sélection de cartes multijoueurs. Les évènements aléatoires n'apportent hélas pas grand chose, mais le multijoueurs est efficace et promet quelques belles parties sur la Toile.

Une réalisation séduisante ?

Sur le plan technique, Stronghold Crusader II affiche une réalisation très perfectible. Les graphismes du jeu ne se montrent pas vraiment détaillés et cette extension ne change strictement rien. Les unités sont basiques et peu inspirées, les structures sont souvent difficiles à distinguer l'une de l'autre, mais la physique est plutôt efficace, notamment dans la destruction des châteaux. Le déplacement des troupes se fait très doucement, et si la maniabilité est relativement convenable, on découvre d'inquiétants ralentissements, même sur un PC dernier cri. Un problème d'optimisation ? Très certainement. Pour ne rien arranger, la caméra se bloque quelques fois dans le décor, et certaines de vos unités aussi !  Au niveau sonore, ce n'est pas la panacée non plus. Les musiques sont quasiment inexistantes et les bruitages s'avèrent trop discrets.

Stronghold oblige, la construction et la stratégie doivent faire parti des fondamentaux du jeu. En ce sens, le titre apparaît bien vite familier, malgré un système de gestion trop insistant sur les besoins de vos concitoyens, au grand dam de l'évolution de votre château. En outre, il faudra souvent travailler dans des espaces assez confinés, puisque la population réclamera la construction de nouveaux bâtiments encore et encore. Autant dire que votre degré d'initiative fond comme neige au soleil.