Le couple Eric (Jonathan Groff) et Andrew (Ben Aldridge) passe quelques jours avec leur fille adoptive Wen (Kristen Cui) dans une cabane isolée dans la forêt. Soudain, quatre personnes apparaissent : Leonard (Dave Bautista), Sabrina (Nikki Amuka-Bird), Adriane (Abby Quinn) et Redmond (Rupert Grint) sont armés d'outils et veulent parler aux deux hommes. Ils attachent Eric et Andrew à des chaises et expliquent au couple qu'il doit prendre une décision importante. Dans le cas contraire, le monde entier serait en grand danger.

Avec "Knock at the Cabin", M. Night Shyamalan ("The Sixth Sense") présente sa nouvelle œuvre. Après une série de flops (dont "After Earth"), le réalisateur a réussi à regagner les faveurs de la critique et du public avec "The Visit" (2015), "Split" (2016) et "Glass" (2019). Après l'adaptation en roman graphique délicieusement absurde "Old" (2021), ce travail est lui aussi tout à fait particulier. Sur la base du roman "La cabane aux confins du monde" de Paul Tremblay, publié en 2018, le coscénariste et réalisateur raconte ici une histoire qui a d'abord les traits d'un thriller d'invasion à domicile, mais qui se transforme ensuite en un mélange de drame (de la foi) et de film catastrophe dystopique. Shyamalan parvient à utiliser le décor d'abord assez idyllique d'une cabane dans la forêt sous le soleil pour créer des moments de suspense et, surtout, à rendre conflictuelle la dynamique entre les personnages. Les quatre intrus, qui veulent amener le couple central Eric et Andrew à prendre une décision drastique, semblent (pour la plupart) étonnamment amicaux - tout en créant un malaise. Outre Jonathan Groff et Ben Aldridge, c'est surtout Dave Bautista ("Glass Onion - A Knives Out Mistery") qui parvient à convaincre par son incarnation complexe. Ainsi, les événements de ce jeu de chambre se laissent suivre longtemps avec intérêt. Le final de "Knock at the Cabin" est cependant assez faible et ternit finalement l'impression de cohérence du reste du film. Shyamalan se tourne en fin de compte vers une idée assez kitsch de la destinée et du sacrifice au lieu d'exploiter le potentiel que l'histoire recèle.