Scénario et dessin : Fujimomo
C'est de l'amour, crois-moi ! (Hikaeme ni Itte mo, Kore wa Ai) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu huit tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Risa Amakawa est une fille indépendante et a toujours réussi à se débrouiller seule. C'est le genre de fille qui porte un sac à dos rempli d'articles « au cas où » pour ne rien demander à personne, qui se concentre entièrement sur ses études et qui a vraiment peu ou pas d'amis. Un jour, alors qu'elle sortait de l'école, elle trouva un garçon, Zen Ôhira, allongé sous la pluie. Bien qu'il ait l'air d'un voyou, il était en fait une personne douce et très gentille. Cependant, tout ce que Risa voit, c'est qu'elle a reçu une bonne raclée. Elle tente de l'aider, mais lorsque le jeune homme refuse, elle lui laisse les adresses les plus proches où se rendre en cas d'urgence. En guise de remerciement pour son aide, Zen lui donne un bon qu'elle peut utiliser à tout moment pour pouvoir l'aider, et bien que Risa pense qu'elle n'en aura pas besoin, elle finit par être impliquée dans un événement inattendu qui l'oblige à l'utiliser. Ils commencent alors à s'impliquer l'un avec l'autre, lui s'approchant d'elle et lui proposant de l'aide sans qu'elle le demande, et elle investissant son temps, ses connaissances et un peu de son amour dans un garçon qui est aimé de tous.
Se retrouvant enfermée dehors, Risa passe la nuit chez Zen, ce qui promet une rencontre inattendue avec sa famille. Mais Fumiya s'immisce toujours dans le récit, comme on pouvait s'y attendre. Bon, la perfection ne pouvait pas durer éternellement, après tout. Malgré la présence de deux personnages attachants, ce tome aborde enfin quelques clichés du genre et, sans en souffrir vraiment, il n'atteint pas le niveau exceptionnel des trois premiers. Attention, on retrouve encore quelques moments de génie, ne vous méprenez pas. Le résumé en quatre cases qui ouvre le livre place la barre très haut, mais cette histoire n'a pas besoin d'être à la hauteur. La scène où Risa affronte la machine à pince est d'ailleurs l'un des moments les plus marquants de ces derniers temps. Et Zen et Risa sont toujours aussi adorables ensemble : Zen est un peu moins brusque grâce à elle, et elle apprend à vivre davantage grâce à lui. Risa s'affirme sans cesse, et Zen la traite avec beaucoup de respect et de bienveillance. Ils forment un couple vraiment adorable. Alors, quel est le problème ? Il est double. Premièrement, l'humour, d'ordinaire si charmant, tombe complètement à plat. Deuxièmement, la série a jusqu'ici su éviter les clichés avec brio, si bien que lorsqu'elle s'y adonne à nouveau, le résultat est terriblement agaçant. Côté humour, c'est surtout au début, quand Risa dort chez Zen. Il y a bien quelques moments loufoques, mais toute l'histoire de la mère de Zen et de ses passe-temps (et la réaction de Risa) nous laisse complètement indifférent. L'idée était louable, mais elle est totalement ratée. On remarque aussi un manque flagrant de plans sur les réactions des personnages. Malgré son statut de « mordu qui rêve d'être un rival mais qui n'y arrive pas », Fumiya fait tout ce qu'on attend d'un rival, jusqu'à presque obtenir un rendez-vous. Le mystère des clés perdues de Risa, apparu dès le début, aboutit exactement là où on l'imagine. Et la dernière partie du livre dégénère en une de ces histoires de gangs rivaux tellement éculées. Franchement, on dirait que ça arrive à chaque tome de Crossplay Love : Otaku x Punk , alors c'était pas très excitant de la voir ici. Certes, Zen fait une entrée fracassante et Risa joue les héroïnes pendant un moment, même si ses actions n'auraient pas beaucoup d'impact dans la vraie vie, mais le tout est assez plat et repose sur le genre de coïncidence déjà utilisée avec Fumiya. Ce genre de chose arrive souvent dans les mangas, mais dans une série aussi brillante jusqu'ici, ça ne fonctionne pas du tout. Et puis il y a les maladresses de Risa quand l'idée d'intimité est abordée, ce qui donne lieu à quelques moments dramatiques et gags visuels, mais c'est assez nul parce qu'elle était un personnage tellement unique jusque-là. Ça n'apporte pas grand-chose au reste du tome, si ce n'est un obstacle arbitraire. Oui, l'histoire reste bonne, mais même en y réfléchissant et en la relisant, nous n'y avons rien trouvé de nouveau qui puisse la rendre plus intéressante. C'est fait correctement, sans originalité, ce qui, en réalité, est une sacrée régression par rapport à la fraîcheur de l'originalité précédente.
VERDICT
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Ce tome n'offre peut-être pas l'histoire la plus originale du monde, mais cela reste un véritable concentré de tendresse.