Scénario : Gea Ferraris
Dessin : Damjan Stanich
Sugarpop raconte l'histoire de Kate, une jeune femme qui cherche à affirmer sa liberté et à réussir à travers une plateforme en ligne. Kate est une camgirl et artiste passionnée. Elle n'est pas seulement dans la cam pour l'argent, mais y insuffle une dimension créative et personnelle. Le "Kateverse" est le nom de sa chaîne, où elle mélange des influences pop et porn, une combinaison qui reflète l'esthétique contemporaine et la fusion des genres sur internet. Son ascension est qualifiée de "fulgurante," la rendant rapidement célèbre dans le milieu érotique. Mais ce n'est pas vraiment du goût de son petit ami Mike.
Il s'agit d'un One-shot (histoire complète en un seul volume) qui explore des thèmes contemporains et adultes. Kate est "prête à tout pour être libre.", l'histoire pose la question du coût de cette liberté, de l'indépendance financière et artistique, et de la façon dont elle s'obtient dans le monde numérique. L'intrigue majeure du récit se noue autour de la relation de Kate avec son petit ami, Mike. Celui-ci a du mal à accepter sa nouvelle vie car il doit partager son amoureuse avec des milliers d'internautes. Le dilemme de Kate est de faire la différence entre vie privée et shows toujours plus extrêmes. La BD se place au cœur des relations modernes, décrivant comment le travail du sexe s'est transformé à l'ère numérique (camgirls, plateformes payantes), elle explore la frontière floue entre la performance et la réalité. En présentant Kate comme une artiste passionnée, les auteurs cherchent probablement à questionner la légitimité artistique de l'érotisme et la place de la créativité dans un domaine souvent jugé par le prisme unique du commerce sexuel. Le conflit avec Mike est un point crucial, il symbolise la difficulté des relations conventionnelles à s'adapter à une vie professionnelle qui expose l'intimité, créant une tension entre vie privée, fidélité, et indépendance. Le désir de "liberté" de Kate suggère un récit sur l'émancipation, qu'elle soit financière ou personnelle, et sur le choix de disposer de son corps et de son image, même si ce choix s'accompagne d'un lourd prix à payer. Étant donné la thématique, le dessin de Damjan Stanich (qui assure aussi les couleurs) est expressif et Épuré pour mettre en valeur l'esthétique "pop" et les performances de Kate. L'artiste excelle à représenter à la fois la nudité (dans le cadre érotique) et les émotions brutes du conflit interne de l'héroïne.
VERDICT
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Sugarpop est donc une lecture pour un public averti qui promet aussi d'être une exploration moderne et sans concession de la liberté, de l'art et des limites de l'intimité à l'ère du numérique.