Jean-Marie Déguignet continue à écrire ses mémoires. Dans ce deuxième tome, il est désormais âgé de 17 ans et il rêve de découvrir le monde. Embauché comme garçon de ferme, l'adolescent s'ennuie malgré les conseils de son professeur d'agriculture qui lui prodigue des techniques très modernes pour l'époque (nous sommes à la moitié du XIXème siècle). Jean-Marie est en admiration devant l'essor de la technologie lié à la révolution industrielle et ce n'est pas en restant dans la Bretagne profonde qu'il trouvera des réponses à ses questions. En attendant, il décide d'apprendre le français, ce qui lui permettra peut être d'avoir une chance dans l'Hexagone. Bien qu'il n'ait pas la taille requise, Jean-Marie décide de s'engager dans l'armée, et il sera rapidement mobilisé. Il part d'abord en Crimée où il participera à la bataille de Malakoff en 1855, avant de traverser l'Italie en sauveur avant que la situation ne lui échappe. A son retour en Bretagne, après sept ans d'absence, toute sa famille a disparu et il lui est impossible de trouver le moindre emploi. Difficile pour un sous-officier de se reconvertir dans le civil. Il décide alors de se réengager et de partir en Kabylie traquer un ennemi invisible.

Le scénario de Stéphane Betbeder continue de piocher dans l'histoire de Jean-Marie Déguignet qui ne sentait pas du tout en phase avec son époque. Cette ouverture d'esprit, il la devait, selon lui, à un choc à la tête. Pour s'extraire de son milieu, Jean-Marie parcourt le monde en quête de vérité. Le dessin de Christophe Babonneau affiche quant à lui un découpage classique et des planches de qualités. Les décors sont variés dans ce tome, allant des paysages ruraux bretons, à la guerre en Crimée en passant par des combats dans les montagnes de Kabylie. Les couleurs d'Axel Gonzalbo sont également très réussies.