Scandale retrace l'histoire de la chute de Roger Ailes, mais également de la prise de parole d'une femme concernant harcèlement sexuel au travail. Scandale s'inspire de l'histoire vraie de deux femmes, Gretchen Carlson, l’ancienne co-animatrice de l’influente émission matinale "Fox & Friends" et Megyn Kelly, correspondante superstar de Fox News. Dans cette optique, l'esthétique du film se rapproche énormément de celle qu'on a l'habitude de voir à la télévision aussi bien en termes de lumière que de découpage. Si le choix de cette mise-en-scène est justifiée, on peut reprocher à l'ensemble d'être un peu académique. D'autre part, l'action se déroulant principalement dans les bureaux de la Fox, il a fallu que le directeur de la photographie Barry Ackroyd, trouve un moyen de rendre le tout captivant. Il a donc utilisé une série de mini-caméras Arri Alexa (six en tout), permettant à plusieurs opérateurs de se déplacer à l’intérieur de la scène. Ces mini-caméras étaient dotées d’objectifs Angénieux, qui lui ont permis d'effectuer des zooms furtifs, comme dans les documentaires, pour resserrer le cadre et rediriger le regard du public. Toujours dans cette idée de retranscrire la réalité, il y a beaucoup d'informations à ingérer. On est alors comme, pris par la main, et on nous explique, étape après étape, la situation, les enjeux.
Contrairement aux films d'Adam McKay (The Big Short en 2015 et Vice en 2018) - auxquels on pense irrémédiablement - Scandale est moins dans l'humour noir et davantage dans un ton légèrement caricatural, à la limite du pastiche (rappelons que Jay Roach est le réalisateur, entre autres, d'Austin Powers et de Mon beau-père et moi). En effet, il a fait le choix d'épouser le côté Barbie, femme à la plastique parfaite, en nous montrant les différentes étapes de la préparation méticuleuse de ses personnages féminins en passant par le maquillage, l'habillement etc... L'autre bonne idée c'est d'avoir choisi de raconter cette histoire par le biais de trois femmes. Leurs différences nous permettent ainsi d'appréhender, sous plusieurs angles différents, ce scandale qui a remué le monde. Le plus intéressant dans cela, c'est qu'elles ne s'unissent jamais et qu'on suit leur lutte séparément. Enfin, même si le personnage interprété par Margot Robbie a été inventé de toute pièce (les scénaristes se sont basés sur divers témoignages de victimes), il est de loin le plus touchant et qui dégage le plus d'empathie. En conclusion, un film instructif, bien interprété, à voir et surtout, à montrer au plus grand nombre !
VERDICT
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Assez intéressant et prenant, s'approchant beaucoup du style documentaire, le film de Jay Roach parvient à raconter une histoire importante sans lourdeur et clichés qu'on a pu voir auparavant dans d'autres films qui faisaient beaucoup plus marketing (en surfant sur la vague féministe) qu'autre chose. Le réalisateur nous offre un film qui malgré ses défauts (comme certaines réactions et dialogues des personnages à certains moments, ainsi qu'une mise en scène qui aurait pu aller plus loin, comme l'avait fait Adam McKay avec Vice) réussit d'une bonne manière à parler d'un sujet important sans en faire trop.