Depuis son divorce, Alithea Binnie (Tilda Swinton) mène une vie de solitaire. Lors d'un voyage à Istanbul dans le cadre d'une conférence, elle achète une petite bouteille dans un magasin d'antiquités - dans laquelle se trouve, à sa grande surprise, un djinn (Idris Elba). Une fois celui-ci libéré, elle a droit à trois vœux. Mais elle hésite sur la meilleure façon de les utiliser, car en tant qu'experte en sciences historiques et en mythologie, elle connaît tous les dangers qui y sont liés.

Le réalisateur australien George Miller ("Mad Max", "Les sorcières d'Eastwick"), né en 1945, a remporté un énorme succès critique et public en 2015 avec le spectacle de science-fiction dystopique "Mad Max : Fury Road", qui a permis de renouer avec la série de films qu'il avait commencée en 1979. D'autres suites sont déjà prévues. Entre-temps, paraît "Three Thousand Years of Longing" - une œuvre de fantasy basée sur une nouvelle du recueil "The Djinn in the Nightingale's Eye" de la Britannique A. S. Byatt. Comparé aux aventures de "Mad Max", "Three Thousand Years of Longing", qui a été présenté en avant-première au Festival international du film de Cannes 2022, est un projet assez modeste : en partie, cette production de 60 millions de dollars est un jeu de chambre à deux personnes dans une chambre d'hôtel, où une universitaire et un génie mènent une discussion philosophique ensemble. Grâce au charme de Tilda Swinton et d'Idris Elba et à l'alchimie entre les deux, ces séquences fonctionnent plutôt bien - d'autant plus que les dialogues sont intelligemment écrits. Le fait qu'une experte en narratologie rencontre un djinn qui a toutes sortes d'histoires fantastiques en réserve est une prémisse séduisante que Miller ainsi que sa coscénariste Augusta Gore et le duo d'acteurs Swinton et Elba utilisent habilement pour livrer un mélange de rom-com et de réflexion cinématographique sur les désirs et les souhaits, la science et la mythologie. Mais les passages qui mènent dans le passé et dans lesquels les effets sont plus centraux sont également largement convaincants. Le cameraman John Seale saisit le décor somptueux dans des images recherchées ; il y a de beaux détails, souvent surréalistes. Les personnages des mondes féeriques qui prennent vie dans les flash-backs restent cependant plutôt pâles, si bien que ces scènes manquent un peu de profondeur.