Les Bonnes Etoiles
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 07 Avril 2023
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Réalisé par Kore-Eda Hirokazu.

Dans une ville sud-coréenne, Ha Sang-Hyeon (Song Kang-Ho), la quarantaine drolatique, dirige une petite entreprise de nettoyage à sec qui sert en fait de couverture pour vendre au marché noir des enfants adoptés. En effet, la petite boutique est située près d'une église où se trouve une boîte à bébés. Avec son complice, le jeune Dong Soo (Gang Dong-Won), Sang-Hyeon vole à nouveau un bébé pour le revendre au meilleur offrant. Après tout, de nombreux couples sans enfants sont prêts à payer cher pour un enfant trouvé. Et oui, Sang-Hyeon a des dettes ici et là. Cependant, la mère du dernier bébé volé, So-Young (Ji-eun Lee), a des doutes et veut revoir son fils Woo-sung. Le fait que deux inspecteurs de police enquêtent sur les agissements obscurs de Sang-Heyon et de Dong-Soo ne fait que compliquer les choses.

En faisant des recherches sur le système d'adoption japonais pour son film "Tel père, tel fils" (2013), le réalisateur Hirokazu Kore-eda est tombé sur le phénomène controversé de la boîte à bébé. Lorsque vous n'avez nulle part où aller, après une grossesse non désirée, par exemple, les gens peuvent choisir de trouver l'enfant anonymement derrière une trappe automatisée. Si le Japon dispose d'une boîte à bébés de ce type, la Corée du Sud en compte de nombreuses autres, sous l'égide d'églises catholiques. Kore-eda, socialement engagé, n'a pas pu résister à ce sujet. De plus, il a eu l'occasion de travailler avec les acteurs coréens Song Kang - Ho, entre autres de "Parasite", Gang Dong-Won et Doona Bea, qu'il avait rencontrés lors de festivals de films internationaux. Le résultat est "Beurokeo", un road trip émouvant et parfois humoristique sur des Sud-Coréens marginalisés qui aspirent à un peu de chaleur familiale. Comme dans les images percutantes de "Parasite", le temps changeant de la péninsule coréenne fait écho aux émotions inconstantes des personnages qui se débattent avec eux-mêmes. Par coïncidence, les titres susmentionnés ont également en commun un artisan exceptionnel de la cinématographie, le Sud-Coréen Hong Kyung-pyom. Il a déjà filmé 'Burning', 'Mother' et 'Snowpiercer'. 'Beurokeo" est toutefois beaucoup plus discret et intime que les trois films susmentionnés. Pour Kore-eda, ce qui compte le plus, c'est l'étroitesse d'esprit. Il recherche de manière réfléchie les moments où se manifeste l'impuissance ou la force des gens à se comprendre et à se soutenir les uns les autres. Ce n'est pas pour rien que le cinéaste japonais cite le réalisme social de son collègue britannique Ken Loach comme source d'inspiration. L'actrice primée Doona Bea et la jeune Lee Joo-young, qui incarnent respectivement la détective cynique Soo-Jin et le débutant idéaliste Lee, montrent tout ce qu'il est possible de faire avec un temps d'écran limité. Leurs conversations décontractées sur le travail, la politique et la culture, comme s'il s'agissait d'apartés philosophiques tirés d'un vieux film noir, forment en partie la conscience de l'histoire. Et la vie familiale est l'ombre des détectives qui suivent les suspects. Lors d'un moment d'inattention au cours d'une garde du soir, en savourant une portion de nouilles, la chanson "Wise-up" (Aimee Mann) retentit sur les haut-parleurs de la voiture. Dehors, il pleut des cordes. Soo-Jin appelle son mari à qui elle dit, à propos de la chanson, "ça vient de ce film...". Le film en question, "Magnolia", n'est pas tout à fait une coïncidence : il traite des familles brisées et du pardon.

VERDICT

-

L'intrigue acrobatique et les liens thématiques entre les personnages, passés et présents, semblent plus artificiels que dans les précédentes œuvres du réalisateur Kore-eda. Le réalisateur japonais n'évite que de justesse les faux sentiments, utilisant le plus souvent l'humour quotidien comme antidote. Plus important encore, il présente au cinéma les lourdes épreuves et les choix d'un groupe important de personnes, pour la plupart inconnues, d'une manière aiguë et empathique. À l'instar de Loach, le japonais ne détourne pas le regard, mais le porte au-delà lorsque la situation devient précaire. Tout cinéma national qui se respecte devrait continuer à offrir un espace, pour le meilleur ou pour le pire, à des esprits aussi engagés et passionnés.

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