Canada, années 1930. Après que son frère endetté Charles vende la maison de leurs parents, sa sœur Maud est avec sa tante Ida et part vivre  dans la petite ville côtière de Marshall Town en Nouvelle-Écosse. Souffrant de polyarthrite rhumatoïde lorsqu'elle était enfant, personne ne faisait confiance à cette petite femme boiteuse aux mains tordues pour se tenir debout sur ses deux pieds. Maud n'aimerait rien de plus que poursuivre sa passion, la peinture, en paix. Lorsque le poissonnier et colporteur Everett Lewis cherche une femme de ménage, Maud saisit l'opportunité. Malgré tous les ragots du village, elle s'installe dans sa modeste maison de deux pièces, sans eau courante ni électricité. Mais au lieu de nettoyer et de cuisiner, elle peint rapidement ses quatre murs, puis des cartes postales et des planches de bois, ce qui rapporte finalement plus d'argent que l'entreprise d'Everett. Aujourd'hui, les peintures de Maud Lewis sont exposées dans les musées et les galeries. Les peintures, appliquées avec des couleurs vives et non mélangées, rapportent des dizaines de milliers de dollars aux enchères.

Maud Dowley aborde la peinture avec une certaine insouciance. Les sujets de ses tableaux sont peut-être naïfs, mais Maud ne l’est pas. Cette femme délicate et fragile n'exige pas grand-chose de la vie et, une fois qu'elle l'a compris, elle ne lâche plus son petit bonheur. À un moment donné, Maud parle de la source d'inspiration de son art : toute sa vie est déjà dans un cadre devant les yeux de tous. Dans cette ville côtière endormie aux abords de laquelle Maud et Everett vivent dans un cottage, les étés sont courts et les hivers sont rigoureux. Hormis le changement des saisons, il ne se passe pas grand chose dans ce lieu. Si Everett place Maud derrière ses chiens et ses poules en termes de valeur, cela ne reflète pas une haine spécifique des femmes, mais plutôt son retrait du monde en général.