Il était une fois.

Développé par le japonais From Software, la série Dark Souls apparaissait quelque peu antinomique à notre époque. A l'heure où le jeu vidéo n'a jamais été aussi accessible, cette saga de jeu d'aventure faisait de la résistance, en nous proposant un titre à l'ancienne, où la moindre erreur s'avérait fatale. Bien qu'elle ne partage pas le même univers, Bloodborne partage beaucoup avec la série des Souls, notamment son interface, sa prise en main, sa difficulté, et aussi son éditeur de personnages. Autant dire que les habitués retrouveront vite leurs réflexes. Le background est lui très différent puisque vous évoluez dans la ville de Yharnam, au XIXème siècle, dans un environnement pour le moins victorien. Des gens de tous les coins du monde voyagent vers Yharnam, où sont rassemblés des médicaments contre toutes sortes de maladies. Cette ville était un vrai lieu de pèlerinage, jusqu’à ce que la peste s'y propage. Pèlerin de passage, vous errez à travers la cité  cherchant les réponses pour survivre. Beaucoup d’efforts sont requis pour traverser les rangs des ennemis, le choix des armes est donc très important. Le personnage est entièrement façonnable, du plus noble guerrier au plus sinistre assassin. Après avoir choisi votre classe (parmi une dizaine disponibles), toute l'évolution dépendra de vos actions. La liberté d'action est très importante, mais le moindre combat pourrait signifier un "game over" anticipé. Pour ne rien arranger, après être tombé au front, votre personnage perd tout son argent (ici le sang). Il est toutefois possible de récupérer ses items en retournant sur les lieux du crime, mais bien sur, les ennemis auront réapparus ! Pour venir à bout de ceux-ci,  il faudra véritablement mettre au point une stratégie et sans doute que plusieurs essais seront nécessaires avant d'arriver enfin à faire quelque chose. En outre, on pourrait penser que les énormes boss sont les plus dangereux, mais les apparences sont souvent trompeuses. Bien sur, les deniers collectés permettront de renforcer vos compétences, d'acheter de l'équipement ou bien encore des nouvelles armes. Au début de la partie, vous ne disposez que d'une arme blanche et d'une arme à feu.

Le royaume est grand ouvert. Vous pouvez ainsi l'explorer à votre rythme et relever alors de brefs défis. RPG oblige, il faudra veiller à faire fructifier les compétences de son avatar. Pour cela, beaucoup de missions vous attendent et vous retrouverez vite vos marques si vous avez joué à l'antique King's Field. Le système de combat et de magie a cependant effectué quelques changements depuis la PSOne. On appréciera en tout cas l'exhaustivité des armes et des sorts disponibles. Mais l'exécution des combos devra être maîtrisé, sous peine de subir d'importants dommages, surtout qu'il n'est pas question de courir jusqu'au point de sauvegarde pour regagner des forces. De plus, fini les boucliers si utiles dans Dark Souls, puisque Bloodborne repose entièrement sur l'attaque et l'esquive. Il est vrai que la présence d'arme à feu change quelque peu la formule habituelle.

Une réalisation convaincante ?

Bloodborne se veut impressionnant sur le plan artistique. Le jeu profite d'une richesse rarement rencontrée sur consoles, avec une multitude de détails dans les environnements et des paysages (villes, donjons, forêts) faisant preuve d'une réelle crédibilité. Le level design est un peu moins labyrinthique que dans Dark Souls III, et la modélisation des personnages est parfois un peu trop épuré face à la concurrence actuelle. Les temps de chargements s'avèreront parfois longuets, et les personnages demeurent assez rigides dans leurs déplacements, sans compter que les bugs de collisions sont toujours présents. Le moteur 3D a également tendance à toussoter et le graphisme est assez inégal. L'intrigue est bercée par des musiques très mélodiques et empreintes de tristesse, et les doublages français se révèlent de bonne qualité. Si l'intelligence artificielle des personnages est assez crédible, on n'échappera pas à quelques scripts plus surprenants.

L'interface se montre facile à prendre en main, mais le challenge est tellement relevé qu'il risque de frustrer plus d'un joueur. La durée de vie s'avère être juste colossale, comptez environ soixante heures pour terminer la campagne. Libre à vous de foncer et de vous concentrer sur l'intrigue principale ou d'explorer les nombreuses quêtes secondaires. Le jeu est d'ailleurs globalement difficile, et la moindre erreur se paye cash. Progresser intelligemment sera donc requis pour éviter de devoir recommencer encore et encore les mêmes missions. Bloodborne permet également de se lancer dans les combats en mode co-op (au programme des donjons aléatoires remplis d'ennemis et de pièges). Il y a aussi la possibilité de se battre en ligne contre les pèlerins. Vous apercevrez fréquemment les silhouettes des autres joueurs qui sont tombés au combat, ou les conseils qu'ils ont eu le temps de laisser dans le décor. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PlayStation Vita via la fonctionnalité Remote Play.