Ce numéro commence le récit long et sinueux de L'ÉTÉ 88… l'histoire des derniers jours de Teeg Lawless. Ce dernier tombe amoureux pour la première fois, et c'est peut-être la pire décision qu'il ait jamais prise, surtout lorsque l'on a mis au point le plus gros braquage de sa carrière. Dans le même temps, Ricky, le fils de Teeg, s’engage sur la voie du crime. Un été cruel est une préquelle à la série Criminal, pourtant le récit est accessible.

Ed Brubaker et Sean Phillips sont les spécialistes du polar en comics. Un été cruel prouve une fois de plus le talent des deux artistes à raconter une histoire sombre remplie de personnages plutôt losers et d’éclats de violence. L’histoire démarre lentement. La tension monte de plus en plus à l’approche du grand braquage, jusqu’à l’explosion tant redoutée. Et le scénariste a encore des choses en réserve car la fin du braquage n’est pas la fin du récit. Le narrateur est omniscient, mais chaque chapitre a un personnage différent pour héros. Par conséquent, les protagonistes sont bien travaillés, pourtant il y en a plusieurs. Seul bémol, pour certains lecteurs, il y a beaucoup de "voix off". Sean Phillips est beaucoup plus brouillon que d’habitude, quelques visages ou coiffures sont mal faits et le trait est en deçà de son niveau sur Kill or Be Killed. Par contre, ses pleines pages sont très belles grâce à des compositions de planche iconique. Jacob Phillips, le fils du dessinateur, s’occupe de la couleur, et il propose un excellent travail. Les tons sombres choisis renforcent la noirceur du récit. L’objet en lui-même est de très grande qualité. Le papier est épais, la reliure solide et le dos courbé est super.