An Hour of Romance est une série toujours en cours de parution en Corée du Sud et qui a connu 152 chapitres à ce jour (+ un prologue) aux éditions Kakao. L'histoire commence avec deux collègues, la chef de son département, Jun An, et un nouveau gentil embauché Do Jin. Les gens décriraient Jun An comme un bourreau de travail, une perfectionniste qui est la maîtresse de son domaine. Mais quand il s'agit de sa personnalité, les gens ne savent pas grand-chose et souhaitent seulement qu'elle se détende. De son côté, Do Jin est décrit comme le plus généreux, mais il admet qu'il lui manque beaucoup de choses au niveau du travail. Jun An et Do Jin ne s'entendent pas particulièrement bien en raison de leurs personnalités opposées, mais le destin (ou les souhaits d'un certain moine sournois) a son propre plan. Une chose en entraînant une autre, les deux se retrouvent à changer de corps au hasard pendant exactement une heure au cours d'un mois.

Les séries d'échanges de corps ne sont pas pour tout le monde, mais ce webtoon l'a fait de façon spectaculaire. Il a profité des circonstances pour insérer des manigances hilarantes et des intrigues intelligentes. Chaque conflit est astucieusement placé et permet à chaque personnage d'en apprendre plus sur l'autre. Nous avons vraiment aimé lire comment ils se sont lentement ouverts l'un à l'autre et ont contourné leurs inconvénients. Parce que la durée de leur changement de corps est d'un mois, le rythme du manhwa est certes lent. Apparemment, il faudra 50 chapitres (!) pour qu'une semaine s'écoule dans l'histoire. Pour beaucoup de gens, cela peut être frustrant et peut même sembler être une lenteur, mais dans le grand schéma de l'histoire, ce n'est pas vraiment le cas. Leur relation est en fait très bien rythmée en termes d'apprentissage des bizarreries de l'autre, de compréhension mutuelle et de traitement de leurs sentiments. Le dessin ! C'est l'artiste de Secretary Kim qui est ici, et on reconnait bien son style artistique et les expressions faciales hilarantes. Ce que l'on préfère, c'est leur construction de panneaux et leur représentation des sentiments, faisant un excellent usage de l'art pour raconter l'histoire en dehors des mots. Ils savent vraiment comment créer une narration qui est engageante pour leur public, et ils ont aussi un merveilleux sens de l'humour. Les protagonistes sont à la fois bien étoffés et plats. Quand on nous présente les deux, on s'attend à ce qu'il y ait une femme leader à la tête froide et un débutant maladroit. Cependant l'histoire fait très vite la transition dans l'autre sens. Jun An se transforme en vierge rougissante et nerveuse et Do Jin devient un mec lisse et macho quand les sentiments entrent en jeu. Maintenant, il ne s'agit pas de dire que les personnages sont mal construits, ce qui n'est pas du tout le cas. Cela est dû en grande partie à la différence entre les personnages et leur vie professionnelle et personnelle. Le fait qu'ils aient tous deux des forces et des faiblesses différentes est tout à fait réaliste et met l'accent sur les murs qu'ils ont tous deux érigés. Même s'ils ne communiquent pas parfaitement, ils font vraiment de leur mieux. Cependant, si vous vous attendez à ce que la dynamique initiale se poursuive tout au long du webtoon, vous risquez d'être un peu déçu.  Les personnages secondaires étaient intéressants et drôles, mais certainement pas spéciaux. Le meilleur ami de Jun An est un expert en relations humaines qui est un écrivain érotique la nuit. Do Jin a un autre meilleur ami himbo (NDLR : le pendant masculin de la bimbo) pour faire de la place à la curiosité. Sans oublier l'irritant personnage de l'"ex" qui est en fait plus dimensionnel que ce à quoi on pourrait s'attendre. Beaucoup de personnages secondaires, dans ce sens, sont des remplisseurs de tropes à l'emporte-pièce. Mais nous avons été agréablement surprise de voir la présence d'une collègue queer subtil qui a le béguin pour Jun An et qui a même l'occasion de l'exprimer. Il est rare de voir d'autres sexualités explorées dans une histoire sur un couple hétérosexuel, et on n'en parle pas non plus de façon aussi explicite. Il faut féliciter l'auteure d'avoir inclus cela.