Kujô l'implacable (Kujou no Taizai) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quatorze tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. L'histoire est centrée sur Kujô, un avocat qui défendrait même le diable. Dans la nouvelle ère Reiwa où le chaos se répand, il est le "gardien des ténèbres" qui opère dans les coulisses.

L'avocat Kujo prend également en charge la défense des yakuzas et des semi-criminels.  Y a-t-il un avenir pour Kujo, qui continue de marcher sur la ligne entre la loi et la morale tout en entrant en contact avec un monde où vivent des yakuzas et des gangsters, hors de portée de la loi et de l'ordre ? Ce tome est une plongée dans le milieu des Yakuza. Avec un réalisme criant, vraiment impressionnant, on est littéralement entrainé dans le décor, au milieu de ce monde violent et froid. En fait, c’est tellement bien dessiné que nous avons l’impression de regarder des photos. Sans doute l’œuvre est réalisée à partir de vrais clichés et remaniée en version graphique, mais il n’empêche que cela marche, et je suis sidérée par la qualité visuelle finale. Nous continuons de suivre Kujo, un avocat controversé qui défend des criminels et des membres de la pègre sans distinction morale. Son objectif principal est de trouver la meilleure ligne de défense pour ses clients, indépendamment de la nature de leurs crimes. On adore cette ambiance malsaine, ce subtil mélange de mal et de bien… Enfin, l’âme de Kujo est impénétrable ! Il est dépeint comme un avocat sans scrupule, prêt à défendre les pires criminels en exploitant les failles du système juridique. Cette approche soulève des questions éthiques sur la distinction entre la loi et la morale. Une question qui nous a tous au moins une fois, interpelé ! Dans ce tome, l’action tourne autour de Mibu. Règlement de compte, trahison ? Ce qui est certain, c’est qu’à partir de ce volume, le récit prend un tournant décisif et sans doute déchirant. Kujo, avec son flegme impose le respect mais aussi dérange. Il incarne parfaitement le personnage distant et insaisissable qui caractérise le milieu des cols blancs et du banditisme. Voilà un avocat qui joue avec sa vie, et par voie de fait, voilà un manga qui flirte avec le danger. Nous sommes sans arrêt à la limite entre droit et moral. Kujo et son implication avec la pègre donne une vraie ligne de conduite à cheval entre l’honneur et… l’avilissement. Mais nous sommes dans un univers de « façade » et parfois porter un masque peut s’avérer indispensable. Jusqu’où peut aller la soif de défi personnel et professionnel ?