C'est l'automne 1942 à Paris, Pétain a pris la présidence et la France est occupée par les forces allemandes. Dans cet environnement de collaboration politique et d'intrigues, Paul-Jean Husson, écrivain français, universitaire et sympathisant nazi, écrit une lettre à son officier SS local, détaillant une confession élaborée et scandaleuse qui mène à une conclusion tragique. L'utilisation du récit à la première personne permet à Slocombe de développer le personnage de Husson et de fournir au lecteur un aperçu approfondi et terrifiant de son esprit (et de celui de certains secteurs de la société française). En outre, il crée efficacement le suspense et la peur qui ont infiltré, si complètement, cette période de l'histoire française. Husson, le principal protagoniste et la figure centrale de toute cette histoire, est un être humain horrible. La relation de convoitise qu'il entretient avec sa belle-fille, Ilse, qui constitue le fil conducteur du récit, est vulgaire et les descriptions franches que fait Slocombe des sentiments de Husson sont parfois choquantes. La trame s'étend sur une longue période de temps, car Husson veut expliquer la raison de sa "confession". Ces sections contiennent des justifications pour ses actions, et les détails sont éclairants sur la façon dont les collaborateurs pendant l'occupation nazie expliquaient leurs comportements, en particulier sur la question juive.

Tout au long du récit, on nous présente également la famille de Husson, et celui qui se distingue est son fils Olivier. C'est le mari d'Ilse qui finit par s'enfuir pour rejoindre la résistance à Londres, laissant sa jeune femme et ses enfants se débrouiller seuls à Paris. À ce moment-là, Husson déclare qu'Olivier est "mort pour lui", un détail qui lui fournit un raisonnement supplémentaire pour ses actions futures. D'un point de vue historique, il s'agit manifestement d'une période sombre de l'histoire sociale française et Slocombe, né à Paris dans les années 1950 d'une mère juive, a sans doute ressenti une certaine connexion. Il a réussi à tisser de manière extrêmement efficace des passages choquants de torture et des descriptions de la Gestapo française parmi les pages de sa lettre. Cette histoire est basée sur une histoire vraie et c'était un ajout agréable, bien que triste, d'avoir l'épilogue des personnages à la fin de la bande dessinée.