Bienvenue à Sharpwood.

À mi-chemin entre un roman interactif et un jeu de gestion, This is the Police 2 poursuit en quelque sorte l'histoire du chef de police Jack Boyd maintenant à Sharpwood. Très influencé par les romans policiers des années 1980, WeAppy Studio a décidé d'étoffer son expérience en ajoutant d'autres éléments de jeu, y compris une version simplifiée de la recette XCOM, mais cela en vaut-il la peine ? Le cœur du gameplay de This is the Police 2 est assez similaire à l’original : vous gérez quotidiennement les patrouilles de la police de Sharpwood, une froide ville frontalière rongée par la violence. Cela se traduit par le fait de répondre aux appels avec une limite de temps, de déployer des officiers de police jugés aptes à la situation et, évidemment, de résoudre les crimes figurant sur une carte miniature de la ville. La plupart des situations engendrera une réaction de votre part, vos officiers demanderont des ordres sous la forme d’une description et de trois choix différents que vous pourrez prendre. Vous devrez vous fier au bon sens pour distinguer les crimes réels des fausses alarmes ou des situations absurdes, et même en éviter certains que vous considérez comme un gaspillage de ressources. Au final, tout est une question de statistiques, de compétences et de gestion du temps.

À la fin de chaque journée, en fonction des succès ou des échecs de vos choix, vous recevrez une certaine quantité de monnaie étrange sous forme de tablettes de bière utilisées pour recruter de nouveaux officiers ou acheter des armes. Un aspect sans précédent qui apporte une notion concrète de progression, vous permettant de gérer votre jeu depuis le début correctement, sans quoi les conséquences à long terme pourraient être difficiles à gérer. Il y a aussi un soupçon de profondeur supplémentaire par rapport au titre original, qui se trouve au début des enquêtes. Ces dernières prennent maintenant plus de temps à résoudre, ce qui vous oblige à affecter un ou plusieurs agents à la tâche, qui rechercheront des indices et, espérons-le, trouveront des pistes potentielles, sur plusieurs jours, qui sont représentés sous la forme de polaroid. Cela leur permet de reconstituer l’ensemble de l’affaire, ce qui, dans le bon ordre, déterminera le coupable parmi les deux suspects proposés.

Un jeu plus complet.

This is the Police 2 débute au milieu d'une affaire de drogue dirigée par une petite équipe de quatre policiers de Sharpwood. C'est une nouveauté dans la série, vous prenez le contrôle d'un groupe de policiers armés, comme mentionné ci-dessus, dans un système qui rappelle XCOM avec des mécanismes de combat tactiques en forme de grille. Les fans du genre se sentiront immédiatement à l'aise avec cette interface permettant de gérer les statistiques individuelles pour chaque policier telles que la force, l'intelligence, le tir, mais aussi des compétences passives et du matériel que vous pouvez attribuer en fonction de la situation. Celui-ci va des pistolets paralysants à la grenade assommante afin que vous puissiez désamorcer un événement qui pourrait devenir préoccupant, tel qu'une prise d'otage. Comme de nombreuses options létales et non létales nous sont proposées, la perte d'un agent précieux est tellement pénible pour votre équipe que vous finirez par opter pour une approche furtive ou pour exploiter le manque de subtilité des situations. Si certaines missions semblent complexes au premier abord, il suffit généralement de les jouer de manière discrète, d'observer comment les ennemis se promènent sur la carte pour pouvoir les surprendre par l'arrière et les stopper.

En termes de scénario, This is the police 2 débute juste après le premier épisode. Jack Boyd fuit son passé, poursuivi par des agents fédéraux sous des accusations de corruption. Le destin avait tristement d'autres projets pour Jack, qui se trouve arrêté par des agents de Sharpwood lors d'une descente de police, car le lieu qu'il a loué était une cachette pour un gang local. Il rencontre le shérif adjoint Lilly, qui a pris la direction du département après que le shérif précédent ait été tué par le même gang. Son personnage aborde de nombreux sujets intéressants, notamment le sexisme et les inégalités de genre sur le lieu de travail, alors que Lilly lutte pour obtenir l'approbation de ses collègues à dominante masculine dans son nouveau rôle. Elle finit par donner un laissez-passer à Jack, à condition qu'il l'aide à utiliser ses méthodes plus «agressives» pour mettre de l'ordre dans le département et, espérons-le, pour traquer les criminels dans la ville de Sharpwood.

Une réalisation qui progresse.

This is the Police 2 affiche un graphisme épuré, mais en progression évidente depuis le premier épisode. Le style à l'aquarelle s'adapte parfaitement au ton rocailleux du jeu, vous êtes englouti dans une atmosphère oppressante et la violence qui règne partout dans Sharpwood. Le concept gagne en profondeur et comme pour le premier opus, le joueur est directement impliqué dans le destin de la ville, notre héros doit faire des choix moraux et de multiples événements modifieront ses responsabilités. La musique jazz (années 50) correspond bien à l'atmosphère du jeu, et le haut parleur de la Dualshock 4 est même utilisé de manière intuitive. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, tandis que la PS4 Pro permet de profiter d'une résolution en 2160p (mais pas de HDR). Plus complète qu'on aurait pu le penser, l'aventure est assez prenante, et les choix effectués influent réellement sur la suite des événements.