Pillow Bear (Nuigurumi Kurasshu) est une série en trois tomes initialement parue au Japon aux éditions Shogakukan. Wataru Futa est un lycéen qui a une passion inavouable pour un adolescent, il adore les animaux en peluches. C'en est même presque maladif, et ses camarades de classe le prennent souvent à partie à cause de cela. En fuyant une énième bagarre dans une salle d'arcade, Wataru se retrouve devant une machine très spéciale, contenant une peluche unique en son genre, l'homme peluche-ours Mofutarô ... entièrement nu et vivant. L'étrange personnage parvient à s'enfuir du distributeur et décide que Wataru sera son maître adoré. Wataru n'a pas vraiment envie de la câliner, et pourtant Mofutarô s'incruste très rapidement dans son univers. La vie de Wataru devient encore plus étrange à mesure que son ours en peluche commence à beaucoup parler, et il doit trouver une solution pour le cacher au plus vite. Que penseraient ses parents s'ils tombaient dessus ? Heureusement la mère de Wataru est elle même un peu déconnectée et ne se rend compte de rien, contrairement à Tsumugu Itose, l'un des garçons martyrisant Wataru, et qui lui aussi semble cacher un lourd secret. Contrairement à ce que la couverture peut laisser entendre, Pillow Bear n'est pas un shojo ni même un ouvrage yaoi, c'est un pur shonen totalement décalé. Se promenant dans le plus simple appareil car les vêtements de peluche sont inadaptés pour lui, Mofutarô voue une véritablement passion pour Wataru, au point de le filmer dans tous ses états, de lui préparer des cadeaux étonnants, de laisser exprimer son côté féminin pour avoir plus de succès (ou pas), ou encore de créer un androïde à son effigie pour s'occuper lorsqu'il reste seul dans l'appartement. Mais bientôt, il accompagnera même Wataru au lycée, voilà qui promet.

La vie de Wataru est devenue bien compliquée depuis l'arrivée de Mofutarô, surtout d'autres peluches vivantes seront également du voyage, notamment Muh-Muh, l'ours préféré de Mofutarô et qui lui fait office de mentor car c'était son chef à l'armée (!). Lui aussi a décidé de squatter chez Wataru et il a construit un étonnant bâtiment dans le placard. Comme le Tardis dans Doctor Who, l'intérieur est beaucoup plus grand que l'extérieur. De son côté, Gutanoshin est un homme peluche-lapin beaucoup plus direct que Mofutarô et qui semble parfaitement s'être adapté au monde des humains. Pourtant son maître Itose, le garçon qui a toujours embêté à Wataru, n'a jamais assumé sa passion pour les peluches. Pour ne rien arranger, voilà que Honey Cat (alias Hani Wada) débarque chez lui. Cette peluche de chaton à priori toute mignonne affiche en réalité une visage effrayant et ne souhaite qu'une chose : Dévorer littéralement Wataru. Une perspective qui ne semble pas effrayer sa propriétaire, Iori Nunoji, une jeune fille qui semble bien sous tous rapports mais est en réalité diabolique. Les scènes de comédie se suivent sans jamais se ressembler, et chaque chapitre débouche sur une mini-aventure excentrique. On passera ainsi une nuit au lycée avec des individus peu recommandables, puis à la création d'un club d'ouvrages manuels, à la découverte du chef d'un comité de discipline au look extravagant, sans oublier le lavage des peluches, une visite au palais d'Itose, un spectacle de rue SM ou encore la passion de Mofutarô pour le Uno. Le dessin est plutôt réussi dans l'ensemble, offrant des protagonistes très expressifs et un comique visuel indéniable. Cette première série de Kagiji Kumanomata à paraître en France (et aussi la première de sa carrière) s'avère une très bonne surprise.