Au milieu de l'océan, Henri et Joseph profitent d'un voyage en bateau pour s'éloigner du monde et recharger leurs batteries. Henri a largué les amarres car son quotidien le pèse, toutefois son voilier va aborder une île déserte ... et les choses vont mal tourner. Quelques jours plus tard, Henri se retrouve seul, totalement à la dérive. Il parvient à rejoindre la civilisation mais il n'est clairement plus lui-même. Il n'est seul à bord, il y a un autre passager, un passager intérieur qui le pousse à changer, à s'ouvrir aux autres et devenir très entreprenant. Henri est un instrument pour le parasite qu'il a ramené de l'île, il ne s'agit pas d'un être pacifique, sa pure intention étant de se rapprocher des autres afin de se reproduire tel un Alien mais avec plus de sympathie néanmoins.

Ce premier album de Patrice Réglat-Vizzanova rappelle en effet beaucoup le premier film Alien ... qui était sous-titré le huitième passager. Ici un parasite prend peu à peu contrôle de l'esprit d'Henri, à moins qu'il ne s'agisse d'une simple illusion face à la solitude pesant en mer, le charme d'une rencontre ou tout bonnement un excès d'alcool ? Henri ne maîtrise plus ses émotions ni sa sociabilité. Les dessins utilisent la technique du lavis et présentent un aspect rétro évident. Les décors et paysages sont vraiment magnifiques, notamment les séquences en mer. Les personnages sont quant à eux beaucoup plus maladroits, il y a parfois un décalage entre l'expression et l'attitude d'un personnage, comme si le trouble qui affecte Henri se propageait au monde entier. La conclusion est un peu expédiée et sans réelle explication, mais l'ambiance est tout cas réussie.