Après douze ans d'absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles, et où l'on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude. Adapté de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce.

Voilà du grand Xavier Dolan. Les échanges verbaux sont durs et violents. On se dit des mots qui blessent et ensuite, on évite les sujets en se racontant des histoires. On se parle pour ne rien dire en espérant que l'autre décode nos blessures. Au delà des mots, il y a les regards, les silences, les gestes qui trahissent notre pensée. Il y a ces désirs très puissants de connecter par le regard quand la communication devient chaotique. Il y a la bonne musique pour appuyer minutieusement chaque scène, pour intensifier la colère, pour adoucir, pour susciter l'émotion. Les acteurs sont extraordinaires, tous sans exception. Le film est aussi très humain. Les familles ne sont pas parfaites, chacun des membres a son histoire personnelle et tous aiment recevoir de l'amour et de l'attention des autres. Un propos universel brillamment filmé.