La fille de l'ouvre-boîte est un comics britannique connu sous le titre The Can Opener's Daughter, et qui fait suite à L'heure des lames (The Motherless Oven). Dans ce monde étonnant, les parents ne font pas d'enfants, ce sont les enfants qui fabriquent leurs parents. Car oui, ce sont des machines. Le père de Scarper Lee est ainsi une immense construction de cuivre enfermée dans la grange, tandis que sa mère est un sèche-cheveux de Bakélite. Quant à son amie Véra, elle est la fille de la Météorloge de Grave Acre et d'un ouvre-boîte. Au sein de cet univers étrange, il pleut des couteaux et les appareils électroménagers ont des âmes. Personne ne fête son anniversaire, car la seule date à retenir, est le DeathDay, le jour de mort. En effet, chaque humain connaît exactement sa date de péremption (c'est gai), et Scarper, le héros du premier tome, a ainsi été emporté au moment prévu. Mais Véra réfuse cette triste destinée, et entend libérer Scarper. L'adolescente est forcée de sortir de sa routine et de sauter vers l'inconnu. Les amitiés vont être testées, et l'autorité mise à mal.

Cette trilogie constitue une intrigue originale sur le passage à l'âge adulte. Les principaux protagonistes ont des problèmes avec ses parents, l'école commencent à l'ennuyer et tout le monde est obsédé par le temps. La première partie de l'album reprend la même formule que dans son prédécesseur, mais avec un personnage plus tourmenté (à savoir Vera), puis le scénario reprend la cavale des héros (à savoir Vra et Castro) jusqu'à un dénouement qui va remettre en cause les fondements de cette société. Le génie de l'histoire merveilleuse et inquiétante de Rob Davis est que ces éléments familiers coexistent parfaitement avec un univers profondément étrange, une sorte d'Angleterre orwellienne dont personne ne sortira indemne. Le dessin, entièrement en noir et blanc, s'avère dans la lignée du prédécesseur, mais avec une plus grande fluidité.