Scénario : Olivier Alfonso
Dessin : Chico
Août 1973. Depuis plus de dix ans le Portugal de Salazar est embourbé dans un sanglant conflit colonial en Afrique de l’Ouest. Comme des dizaines de milliers de ses compatriotes, le jeune Mario préfère l’exil en France à la « sale guerre » en Angola. En passant clandestinement la frontière, il se lie d’amitié avec Nel, qui fuit lui aussi la conscription. Les deux garçons rêvent de s’installer à Paris. Après avoir été embauchés dans une ferme, ils réussissent à gagner la capitale.
La dictature au Portugal a amené une vague de portugais en France pour le meilleur en ce qui concerne le besoin de main d’œuvre français . Pour le pire sur les conditions d’accueil et de survie de ces expatriés fuyant le régime de Salazar. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec les « migrants » d’aujourd’hui prêts a tout pour trouver un boulot et une terre d’accueil qui ne soit pas en guerre. Émigrer pour vivre mieux et en sécurité est une histoire universelle et intemporelle. Les personnages de cette bande dessinée sont très attachants, même ceux qui sont à la limite de la malhonnêteté parce qu’à la recherche d’une vie plus épanouissante que le travail du béton. On ne s’y ennuie pas, il n’y a aucun poncif, aucun temps mort ni ennui sur ce récit riche en information. Seul bémol, le titre « Les Portugais » peut faire penser à des clichés sur un peuple mais il s’agit ici d’une poignée d’hommes que l’on appelle « les portugais » et qui se retrouvent en France, courageux et respectueux d’une terre d’accueil pas toujours tendre avec eux. Bravo aux auteurs !
VERDICT
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« Les Portugais » est un récit poignant et instructif. Une histoire vraiment enrichissante.