Les Survivants d'Ormélion (Majo to Kishi wa Ikinokoru) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu deux tomes à ce jour aux éditions Kadokawa. Agredios, le fils d'un propriétaire terrien, rentre chez lui après une longue chasse... et trouve son village silencieux et dépourvu des rires et de l'agitation habituels. Ce qu'il découvre est une agonie inimaginable qui fait naître en lui le désir de venger son peuple déchu en tuant la sorcière des bois interdits. Mais la sorcière est-elle vraiment aussi vile que les rumeurs le disent ? Une nouvelle quête commence : découvrir la vérité, sauver des vies et survivre.

Exemple d'un potentiel illimité avec un volume inaugural décevant, "Les Survivants d'Ormélion" est une entrée un peu confuse dans le genre fantastique. Bien que la source du décalage soit évidente, il y a suffisamment de substance pour suggérer une plus grande narration qui pourrait s'avérer fructueuse avec le temps. Quels sont donc les éléments qui fonctionnent et ceux qui font défaut ? La série brille par les graphismes de Gonbe Shinkawa, qui donne vie au monde de "The Witch and Knight Will Survive" (son titre anglophone) grâce à un style épuré et magnifiquement détaillé. Par conséquent, le paysage fantastique, des environnements aux personnages/créatures, ressort vraiment sur les pages et incitera les lecteurs à percer ses mystères. Cela est évident dès la séquence d'ouverture, où Agredios découvre que toute sa ville a succombé à la peste, ce qui s'avère très viscéral sous la direction artistique de Shinkawa - cette tragédie s'infiltre dans l'ensemble de l'ouvrage, donnant à l'art de Gonbe une noirceur séduisante. Si l'on considère uniquement la présentation visuelle, il y a de nombreuses raisons pour que les lecteurs soient enthousiasmés par "Les Survivants d'Ormélion". Cependant, l'histoire s'avère décevante dans certains domaines, ce qui réduit l'impact du premier volume. Le développement des personnages est superficiel, Agredios n'allant pas au-delà des simples tropes et motivations - il est défini par la tourmente à laquelle il est confronté plutôt que par la personne qu'il est. De plus, la cause de la peste qui a détruit sa ville et son peuple est entourée de mystère au point d'être obscurcie. Malheureusement, les émotions des personnages ne se manifestent que dans l'art, tandis que l'histoire est tiède et peu inspirante. Cependant, cette critique s'arrête au volume inaugural, et bien qu'il fasse hésiter à poursuivre la série, certains points de l'intrigue sont évoqués et la fantastique direction artistique de Gonbe Shinkawa maintient l'expérience agréable. La série, espérons-le, peut se transformer en un "slow-burn" qui prend quelques volumes pour entrer dans le flux de l'œuvre, et avec la série toujours en cours, il serait malavisé de l'ignorer sur la base de la première impression. En fin de compte, les lecteurs feraient mieux d'attendre quelques volumes avant de se lancer, ou au moins de réduire leurs attentes et d'aborder le manga avec l'intention de collectionner l'art. Vous pouvez même consulter le site officiel et parcourir les chapitres publiés en japonais, ce qui laisse présager une évolution dans la bonne direction.