Scénario : Pierre Pelot
Dessin : Jean-Christophe Chauzy
Fane en a assez d'entendre tous les soirs son voisin du dessus frapper sa compagne. Un soir, il monte et redescend avec Lilas, en échange de 100 francs, un lapin et quelques bières. Après la disparition de sa mère, Fane rejoint son frère Mo, handicapé mental suite à une opération au cerveau, dans la maison qu'il a hérité dans un petit village, toujours en compagne de Lilas. Mais Voke, le garagiste local, a des vues sur la maison et sur la jeune femme. Le trio va essayer de s'adapter à la situation malgré un village hostile et un été trop chaud. L'intrigue remodelée par Pierre Pelot dépeint l'histoire de trois marginaux paumés et idéalistes, empêchés par la mesquinerie ambiante de vivre leur petite vie tranquille. L'épilogue a totalement été revu pour sa part et va forcément virer au tragique ...
Adapté d'un roman de Pierre Pelot, l'été en pente douce a déjà donné lieu à une adaptation au cinéma en 1987 par Gérard Krawczyk (Taxi). Le long métrage connu un certain succès à sa sortie, sans doute grâce à l'ambiance particulière qui s'en dégage. Dans un village écrasé de soleil du sud de la France règne une atmosphère de western. Tout ça pour une vieille baraque crasseuse au bord d'une route, coincée entre deux garages. Dans cet environnement restreint et étouffant, les relations sont tendues et la violence sous-jacente. L'été en pente douce est davantage un récit d'atmosphère que d'autre chose. L'atmosphère est magnifiquement reconstituée, et les personnages ont un peu évolué dans cet ouvrage. Lilas est ainsi devenue une brune incendiaire, se baladant toujours en tenue légère, mais l'ouvrage ne sombre jamais dans la pornographie. Le dessinateur Jean-Christophe Chauzy a joliment dessiné à l'aquarelle une histoire qui tient plus du polar que de la comédie dramatique. De ce point de vue, cette BD est davantage fidèle au canevas du roman, offrant des dialogues percutants et lourds de sens.
VERDICT
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L'été en pente douce conte une histoire dérangeante, dont les premières pages augurent une finalité tragique. Un ouvrage totalement inclassable, doux-amer, à découvrir d'urgence.