Scénariste : Al Ewing
Dessin : Simone Di Meo et Mariasara Miotti
Dans la première partie de We Only Find Them When They're Dead, l'équipe créative prépare un voyage intergalactique épique dont la destination finale est la rencontre avec un dieu vivant. Oui, les dieux existent. Seulement, ils sont en train de mourir. En l'an 2367, le capitaine d'un vaisseau, avec une foule de vautours dans son sillage, découvre le corps géant sans vie d'un dieu. Les vaisseaux pratiquent une autopsie très réglementée sur le cadavre. Le but est d'extraire de la viande, du fer et d'autres matières premières du cadavre du dieu. L'humanité a ravagé ses dernières ressources et survit grâce au dépeçage de divinités cosmiques mortes et à la revente des différents composants de leurs gigantesques corps. Tout le monde se bat pour son lucratif morceau d'œil, de joue ou de cœur, mais notre capitaine a d'autres plans aujourd'hui. Vieil habitué du marché noir et des négociations serrées avec les autorités, le capitaine Georges Malik souhaite s'élever de sa condition une bonne fois pour toutes grâce à un coup de génie (ou de folie, selon) : être le premier à trouver un dieu vivant. Pour aller au bout de cette idée folle, Malik sera suivi par les trois membres de son équipage, et aussi littéralement collé aux basques par Richter, une fédérale mêlée à son passé trouble...
Al Ewing (que vous connaissez surtout pour sa série The Immortal Hulk, d'une profondeur étrange, ou Valkyrie : Jane Foster) utilise le premier volume principalement pour expliquer le concept de son monde de science-fiction. La présentation de ses personnages ressemble à une exposition interminable. Par exemple, l'équipage spatial, tel des comptables accomplis, explique l'approche capitaliste du découpage des dieux. Il présente les pièces d'échecs, mais rien ne vit vraiment. Heureusement que l'illustrateur Simone Di Meo traduit le scénario avec urgence, tension et, au bon moment, surprise. Un imposant corps de dieux remplit deux pages, tandis que l'action se déroule dans le petit nuage de vaisseaux qui le surplombe. Des panneaux superposés entraînent le lecteur dans le chaos de l'instant. Di Meo alterne l'agitation et la dissection en gros plan : montez les panneaux les uns après les autres et vous obtenez un film d'animation. Les couleurs vives - vert, jaune, rouge et violet - contrastent les unes avec les autres sans que l'on perde de vue les visages frappants des personnages principaux. Di Meo dessine avec style et cœur, comme en témoigne l'hommage à la mère décédée de l'illustrateur à la fin. L'univers "post-apo galactique" aux influences de Mad Max et d'Outlaw Star est plutôt original et les fameux dieux sont d'une beauté à couper le souffle. On a hâte de confirmer avec la suite.
VERDICT
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We Only Find Them When They're Dead pourrait être une épopée de science-fiction très sensée. Les dessins sont déjà un régal pour les yeux. Ce premier tome reste très mystérieux tout en distillant assez d'intrigue pour nous donner envie d'y revenir.