Editeur : Développeur : Genre : Aventure Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0077/10 À 11 h du matin le 11e jour du 11e mois de l'an 1918, deux personnages se retrouvent confrontés à la décision la plus difficile de leur vie ... Retour au front.11 novembre 1916, un jeune photographe quitte le Canada pour rejoindre le front de l'Ouest en Europe. Le même jour, un technicien allemand apprend que son fils est disparu au combat sur le front. Ils vont découvrir la dure réalité de la guerre, leurs chemins vont se croiser sur le front et à l'arrière et, pour les êtres qui leur sont chers, ils essayeront de préserver leur humanité face aux événements dramatiques auxquels ils assisteront ... S'ils parviennent à rentrer. À 11 h du matin le 11ème jour du 11ème mois de l'an 1918, il se retrouveront confrontés à la décision la plus difficile de leur vie entière ... Voici l'histoire émouvante de la fin de la Première Guerre mondiale. La Première Guerre mondiale est un événement historique terriblement sous-exploité dans les jeux vidéo, FPS exceptés. Digixart et Aardman Studios ont cherché à rendre hommage aux personnes qui ont combattu pendant la guerre, s'intéressant à leurs relations, leurs émotions et leurs intentions, plutôt que de se concentrer uniquement sur les combats. 11–11: Memories Retold a peut-être ses défauts, mais il a aussi de l'ambition, de l'intégrité et de l'authenticité historique. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play tandis que la compatibilité PS4 Pro n'apporte pas beaucoup de changements. La caractéristique la plus distinctive de 11-11 : Memores Retold, et l'aspect qui a certainement retenu l'attention au cours de son développement, est son style visuel. Le jeu utilise un moteur 3D qui construit chaque image de chaque seconde en utilisant des millions de coups de pinceau individuels, en capturant le style d'un peintre impressionniste. Cela a un effet saisissant, réussissant à être à la fois atmosphérique et, par endroits, d’une beauté saisissante. Les lieux ouverts en particulier bénéficient de cette esthétique peinture à l’huile, d’un cimetière militaire au soleil de l’été, de bandes de coquelicots d'un rouge éclatant poussant au-dessus du pays dévasté de la Somme, de la ligne d'horizon parisienne baignée de ciel bleu, tous les lieux traversés étonnent. Le moteur de jeu réussit à donner vie à cette peinture interactive et donne l’impression étrange de regarder à travers une surface peinte dans un monde en 3D. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes avec ce style artistique distinctif. Alors que les espaces extérieurs ouverts semblent resplendissants, les espaces intérieurs - tels qu'une tranchée ou un tunnel - ont beaucoup moins de succès. À ces moments-là, avec un éclairage limité, le jeu ressemble à un titre de l'époque PlayStation 1. Il est également difficile d'identifier les objets avec lesquels interagir. Le jeu tente de remédier à ce problème en utilisant un marqueur blanc uni pour identifier les objets, mais l'aide fournie était souvent incohérente. Ombre et lumièreHeureusement, un récit serré et rythmé permettent de surmonter ces frustrations. Le jeu suit deux hommes qui tentent de survivre sur le front occidental; Harry, un photographe canadien, et Kurt, un ingénieur allemand. Les deux se joignent à l'effort de guerre pour leurs propres raisons, Harry pour impressionner une fille et Kurt pour retrouver son fils disparu. L'histoire est rafraîchissante, et peut-être nécessairement, intime et personnelle. Harry et Kurt sont propulsés de conflit en conflit, leurs histoires se mêlant finalement. La conclusion de leur récit est à la fois puissante et touchante. Les développeurs résistent à la tentation d'être trop pesants pour tenter d'obtenir une réponse émotionnelle du joueur. Au lieu de cela, ils s'appuient sur l'incroyable partition orchestrale et les excellentes performances vocales d'Elijah Wood et Sebastian Koch. Wood est excellent, insufflant à Harry un optimisme naïf et contagieux, mais c'est Koch qui détonne vraiment; Kurt est éminemment crédible en tant que père obsédé qui se compromet dans les ténèbres de la guerre et qui semble prêt à y laisser son âme pour retrouver son fils. Cependant, ce sont les mécanismes de jeu qui voient 11 - 11 : Memories Retold faiblir. La majeure partie du jeu est consacrée à l'exploration de l'environnement et à l'interaction avec ses occupants, qu'il s'agisse de soldats au front ou de civils à Paris. À ces moments, le jeu est à son meilleur, grâce à un niveau d'authenticité historique qui rend le monde du jeu unique. Sans que Kurt ou Harry ne soient des combattants (le joueur ne prend part à aucun combat), les deux protagonistes doivent survivre à travers le conflit violent de plusieurs batailles. Harry est chargé de prendre des photos et ce sont elles qui constituent la diversion la plus satisfaisante pour le joueur. Harry peut prendre des photos de tout le monde et avec un moteur graphique aussi beau qu’il est, c’est très amusant. Kurt Fare est moins bien loti dans son rôle d'ingénieur. Il est chargé de réparer les radios, ce qui revient à déplacer des fils et à faire tourner un cadran, puis de chercher des objets pour aider d'autres soldats. Dicter le contenu des lettres à ses proches a de quoi surprendre et permet d’investir le joueur dans l’arc de son personnage. Direz-vous la vérité sur l'horreur du conflit ou donnerez-vous l'impression qu'il y a davantage d'espoir que souhaité ? Un ajout intéressant fournit à Harry et Kurt des animaux domestiques - un pigeon et un chat, respectivement - mais l'utilisation de ces créatures est sous-explorée et plutôt oubliée en conséquence. Il y a quelques mini-jeux pour grossir le contenu, certains sont des divertissements efficaces - comme jouer aux cartes ou diriger un navire autour de mines - d'autres sont à la limite de l'attroce. Harry a la malchance d'être confronté à une terrible performance scénique (conduite par des actions interactives) qui aurait dû être retirée du jeu. L'histoire est racontée et terminée dans environ sept heures. Il existe une possibilité de rejouabilité grâce aux fins multiples et aux choix différents qui peuvent être faits, mais il s’agit pour la plupart d’une expérience strictement linéaire, malgré les promesses contraires que le jeu fait. En effet, quelque soit le contenu des lettres de Kurt à sa fille ou des photographies que Harry envoie à sa chérie n'auront aucun effet tangible sur les relations avec leur proche. Il existe également des objets de collection et ceux-ci constituent une arme à double tranchant. Du côté positif, les informations historiques qu’elles débloquent sont bien écrites, minutieusement documentées, concises et intéressantes. C'est la collecte des objets de collection qui apparait fastidieuse. C’est principalement parce qu’essayer de trouver de minuscules morceaux de papier en rotation dans une peinture à l’huile est une tâche délicate, mais le jeu vous demande également de tenter de le faire dans des circonstances ridicules. Courir autour du no man's land au milieu de la bataille, essayer de trouver un morceau de papier caché derrière un tronc d’arbre, voilà des exemples qui annulent en grande partie le drame et la tension de l’histoire. VERDICT-Il y a beaucoup de choses à retenir dans 11-11 Memories Retold : la merveilleuse histoire, des performances vocales exceptionnelles et, la plupart du temps, un style artistique magnifique et rafraîchissant. Ces éléments contrastent avec la pauvreté de certains mini-jeux et des mécanismes de gameplay sous-développés. Malgré ces problèmes, le jeu retient jusqu'à sa conclusion, grâce à une intrigue intelligente et à un récit qui se suit comme un roman passionnant. |