Chogsu Siti. Le héros, Enzo, 24 ans, est un tueur à gages. Il est muet mais efficace. Il a deux passions dans la vie : le film Le grand bleu et la voix d’une chanteuse qu’il écoute en boucle et qui lui rappelle sa mère. L’autre personnage est la fameuse Annie Wong. C’est une cantatrice célèbre qui revient s’installer dans son pays, la Corée du Sud. Son petit ami et imprésario, Mon-Sik, est un mafieux violent et il a des ambitions politiques : il veut se faire élire maire de la ville, ce qui n’est pas du goût de l’actuelle qui vise une quatrième réélection. Enzo reçoit donc l’ordre de ses commanditaires de faire peur au mafieux en s'en prenant à la cantatrice qu'il aime tant. Mais tout ne se passe pas comme prévu et le voilà qui se retrouve à devoir se cacher avec Annie Wong.

C’est avant tout un bon polar avec des rebondissements, des révélations et des actions. C’est aussi une critique acerbe de la politique et du pouvoir où la corruption est reine et où l’on ne voit plus la différence entre les mafieux et les politiques. Et c’est enfin, une histoire d’amour tragique entre deux personnages que tout oppose. Les dessins très colorés, vivants et dynamiques nous plongent dans la frénésie urbaine, il y a beaucoup de détails, c’est foisonnant. Le découpage des phylactères participe aussi au mouvement du dessin. Les couleurs parfois criardes, parfois douces, donnent une ambiance crue, parfois malsaine qui ne laisse que peu d’espoir. Alors Kill Annie Wong ou Save Annie Wong ?