« Au petit bonheur la science » est une bande dessinée de vulgarisation scientifique parue chez Casterman dans la collection La Revue Dessinée. Loin d'être un manuel scolaire austère, l'ouvrage aborde l'histoire de découvertes scientifiques majeures sous un angle original et captivant. Le principal atout de cette BD réside dans son approche des sciences. Au lieu de se concentrer sur les théories complexes, Cécily de Villepoix met en lumière les circonstances souvent inattendues, voire cocasses, qui ont mené à des découvertes capitales. Elle explore la part de hasard, d'intuition, et parfois même d'inconscience, qui se cache derrière des avancées que l'on pourrait croire purement rationnelles. L'autrice excelle dans l'art de rendre des sujets potentiellement ardus accessibles à un large public, y compris aux non-initiés. Elle utilise un langage clair et évite le jargon scientifique excessif. Les explications sont concises et efficaces, permettant de comprendre les enjeux sans se sentir submergé par des détails techniques. La BD regorge d'anecdotes fascinantes et souvent méconnues sur l'histoire des sciences. On découvre ainsi les parcours singuliers de chercheurs oubliés, les concours de circonstances improbables, et les rebondissements inattendus qui ont jalonné le chemin de la connaissance. Par exemple, la découverte de l'anesthésie grâce au gaz hilarant ou l'histoire du premier test de grossesse sont racontées de manière vivante et instructive.

L'ouvrage est généralement divisé en quatre grands chapitres (selon les critiques) qui explorent différentes facettes de la découverte scientifique : les heureux hasards, la frontière parfois floue entre science et inconscience, l'histoire de découvertes controversées ou dont la paternité est discutée, et une réflexion sur ce qui constitue réellement la science. Cette structure permet d'organiser le propos et de faciliter la lecture. Le style graphique de Cécily de Villepoix est simple, clair et coloré. Il sert parfaitement le propos de vulgarisation, en illustrant de manière didactique les concepts et les événements racontés. Sans être spectaculaire, le dessin est expressif et contribue à rendre la lecture agréable. L'autrice adopte un ton léger et souvent teinté d'humour, ce qui rend la lecture divertissante et empêche l'ouvrage de tomber dans un didactisme ennuyeux. Quelques pointes d'humour bien placées viennent alléger le propos sans jamais le dénaturer.  La BD a le mérite de mettre en lumière des figures scientifiques moins célèbres que les grands noms habituels (Pasteur, Curie...). On découvre ainsi des inventeurs, des chercheurs et des découvreurs dont les contributions ont été essentielles mais moins médiatisées.