Homme doté d'une faim spirituelle et d'une puissance musicale jusqu'aux os, Robert Nesta Marley en est venu à représenter l'essence de la musique jamaïcaine du début des années 1960 jusqu'à sa mort d'un cancer à l'âge de 36 ans. Mélangeant le ska, le reggae et le rocksteady avec des influences rock internationales, il se produit avec The Wailers, devient rastafari et s'installe un temps à Londres à la fin des années 70, effectuant une tournée aux États-Unis et en Europe - avec plus de 300 concerts au total - et. nous donnant certains des hymnes et chansons politiques les plus mémorables et reconnaissables. À sa mort, le Premier ministre jamaïcain a déclaré que Bob Marley était « une expérience qui avait laissé une marque indélébile à chaque rencontre. Un tel homme ne peut pas être effacé de l’esprit. Cela fait partie de la conscience collective de la nation.

Ce roman graphique a été publié en 2017 par Omnipress et est sorti en France aux éditions du Chêne en 2018 (désormais introublable). Le dessinateur spécialisé dans la musique et les histoires de musiciens Jim McCarthy. Le texte soigné de l'expert Jim McCarthy propose une très bonne histoire sur l'un des musiciens les plus emblématiques du XXe siècle et profite grandement de la vie passionnante d'un Bob Marley qui était bien plus que "Le roi du reggae". La mystique qui l'entoure, la philosophie Rasta et ses inoubliables chansons d'amour, également de lutte et de rébellion, ont fait de lui une icône historique presque à égalité avec Ché Guevara ou Martin Luther King. Bien sûr, le livre commence avec l'enfance difficile de Bob dans la banlieue de Trenchtown, face aux fantômes de cette enfance et aux « gorilles » qui parcouraient ces quartiers. Il y a des moments magiques comme sa participation au festival Smile en 1976, deux jours seulement après la tentative d'assassinat. Il n'a pas hésité, car il se battait pour que son peuple n'ait pas peur en Jamaïque. Sa musique est toujours aussi géniale et "Legend" reste l'album reggae le plus vendu de tous les temps. C'est parce que Marley est un symbole mondial de liberté et d'espoir. Il y est parvenu en écrivant sur l'humanité et en affrontant dans ses chansons des sujets tels que la guerre, la pauvreté, l'avidité ou l'injustice, ainsi que l'amour ou la marijuana. La personne qui collabore aux dessins fantastiques est Benito Gallego, et contrairement à l'ouvrage sur Metallica, celui-ci profite d'une magnifique utilisation de la couleur, qui rend ce nouveau volume encore plus spectaculaire et attrayant. Gallego est un spécialiste des bandes dessinées d'épée et de sorcellerie, mais il s'est également fait remarquer en dessinant des pin-ups sensuelles. Il mérite d'être souligné l' introduction de quatre pages de John Masouri , auteur de "Steppin' Razos: The Story of Peter Tosh" et spécialiste reconnu de la musique reggae en général. Sa comparaison avec des icônes musicales bien plus anciennes comme Johnny Cash ou Willie Nelson est vraiment passionnante… et précise. Une intéressante galerie de croquis est incluse en complément.