Tintin, Le Lotus Bleu - version originale colorisée
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 08 Janvier 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Hergé

Tintin revient dans cette histoire pour lutter contre les trafiquants d'opium. Lors de ses vacances en Inde (voir "Les Cigares du Pharaon)", un Chinois, alors qu'il tente de délivrer un message, est empoisonné par une flèche enduite de "radjaïdjah", le poison qui rend fou. Intrigué par le nom Mitsuhirato que parvient à prononcer le messager, Tintin se rend à Shanghai où il doit affronter une bande de trafiquants. Pour le protéger de cette mafia et de la police de la Concession internationale de Shanghai, impliquée dans le complot, Wang Jen-Ghié, un vieil homme qui lutte contre le trafic d'opium, kidnappe Tintin et l'emmène chez lui. Il y rencontre qui est ce Mitsuhirato, un agent japonais en Chine et chef du gang sous les ordres de Rastapopoulos, le magnat millionnaire. Tintin décide d'aider la famille de Wang dont le fils a également été empoisonné. Après une attaque, le Japon envahit la Chine et Tintin se retrouve pris au piège du conflit. Pendant ce temps, dans sa tentative de découvrir l'antidote au poison, il sauve la vie de Tchang Tchong-Jen, un jeune Chinois qui deviendra désormais son ami intime. Finalement, il parvient à arrêter le gang Rastapopoulos, qui dirigeait tout le réseau maléfique, et à guérir de la folie le fils de Wang. Tchang reste à Shanghai adopté par le vieux Wang. Tintin, les larmes aux yeux, retourne en Europe.

Cette bande dessinée est la première de la série Tintin qui traite d'un événement réel, la « Guerre des Boxers », de la Concession Internationale de Shanghai et du célèbre incident de Mukden entre le Japon et la Chine. En 1900, la Chine était un pays xénophobe, fruit d’une longue série d’interventions étrangères qui exploitaient ses citoyens. Lassée de ce traitement, l'impératrice Ci Xi elle-même, de la dynastie Qing, a incité au soulèvement de la secte chinoise Yi He Tuan – « Poings de la Justice et de la Concorde », ou « Boxers », comme les appelaient les Anglais – et a incité à la rébellion plusieurs gouverneurs de province. Les « Boxers » détruisent les voies ferrées, les lignes télégraphiques et assassinent 200 étrangers et plusieurs milliers de chrétiens chinois. Commence alors un siège de 55 jours contre les ambassades étrangères à Pékin. Une force internationale écrase facilement la rébellion et la Chine doit payer une lourde compensation de 340 millions de dollars. Le célèbre incident de Mukden (18 septembre 1931) a lui eu lieu dans le nord de la Mandchourie, où une section du chemin de fer du sud de la Mandchourie a été dynamitée. L'armée japonaise a imputé l'attaque aux dissidents chinois, fournissant ainsi un casus belli justifiant l'annexion par le Japon de la région chinoise de Mandchourie. En chinois, on l'appelle « l'incident du 18 septembre ». À la suite de la guerre russo-japonaise (1904-1905), le Japon avait remplacé la Russie comme puissance étrangère dominante dans le sud de la Mandchourie. Après l'explosion, les Japonais ont encerclé les soldats chinois stationnés à proximité et les ont attaqués sous prétexte que les propriétés japonaises devaient être défendues contre les attaques chinoises. Même s’il n’est pas clair qui a fait exploser le chemin de fer japonais à Moukden, certains soutiennent que c’est l’œuvre de l’armée japonaise qui cherchait un double objectif : forcer son gouvernement à occuper la Mandchourie et démontrer sa puissance à la communauté internationale. Lorsqu'il est annoncé dans le magazine jeunesse Le Vingtième Siècle que Tintin voyage en Chine, le père Gosset, aumônier des étudiants chinois à l'Université de Louvain, conseille à Hergé de bien se renseigner sur la Chine afin d'éviter les stéréotypes qui circulaient à l'époque sur les Chinois, leur vie et les cultures. A cet effet, le Père Gosset lui présente Tchang Tchong-Jen, un jeune étudiant en art chinois à l'Académie des Beaux-Arts de Louvain. Les deux jeunes s’aiment immédiatement et deviennent de grands amis. A travers de longues conversations avec Tchang, Hergé a pu approfondir la connaissance de la culture chinoise, s'éloignant des stéréotypes que les Européens nourrissaient sur les Chinois, absolument éloignés de la réalité. L'amitié avec Tchang durera toute une vie, tant dans la fiction que dans la réalité. Tchang réapparaîtra plus tard dans Tintin au Tibet. Contrairement à son histoire précédente "Les Cigares du Pharaon", où les signes en arabe n'ont aucun sens, dans "Le Lotus Bleu", les signes qui apparaissent en chinois peuvent être traduits comme de véritables maximes ou annonces de l'époque. Bref, c'est une œuvre d'Hergé qui, hormis quelques passages certes naïfs, dévoile une intrigue bien armée et basée sur des faits réels. Les dessins ne sont pas encore bien esquissés et n'ont pas l'aisance qu'ils auront plus tard.  Cette édition de l'album "Les cigares du pharaon" est publiée dans sa première version, autrefois éditée dans "Le Petit Vingtième". Nous y retrouvons une préface de Philippe Goddin (hergéologue) et une palette de couleurs totalement inédite.

VERDICT

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Le Lotus Bleu est un album classique de Tintin, sans aucun doute l'un des meilleurs de la série et une pièce d'époque importante. Avec « Le Lotus bleu », Hergé trouve son style unique - c'est la naissance de la ligne claire.

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