Scénario : Frédéric Brémaud
Dessin : Alberto Zanon
d'après le roman d'Agatha Christie
On dit que la retraite apporte beaucoup de bonheur, de repos et enfin le temps de poursuivre ses passions. Mais dans la vie comme dans la littérature, nous avons souvent entendu des gens promettre qu'à la retraite, ils voyageraient, développeraient leurs compétences et, plus généralement, réaliseraient leurs rêves. Cependant, nous avons aussi été témoin de la façon dont les beaux projets ne se concrétisent pas. Le destin est capricieux jusqu'à la fin de la vie et confronte les gens à des événements imprévus, difficiles ou simplement différents de ce que nous avions imaginé. Il en va de même pour Hercule Poirot. Hercule a déclaré sans équivoque que c'était la fin de sa carrière de détective. Il était temps de prendre sa retraite et de profiter du repos promis. Hercule cherche tellement à satisfaire ses désirs qu'il refuse de résoudre des affaires, même pour les personnes les plus respectées d'Europe. Seule une coïncidence évidente et le symbole d'une chose maléfique peuvent l'amener à reprendre son métier. Et c'est là qu'intervient la perversité du destin, car au moment même où Hercule fait cette déclaration, un cas extraordinaire se produit. Comment notre célèbre détective va-t-il se comporter ? La retraite lui est-elle vraiment accordée ? L'affaire qui lui est soumise restera-t-elle celle qui n'a pas été résolue ?
Une étincelle de défi a résonné dans « La Maison du Péril ». Nous n'avons pas du tout eu l'impression qu'il s'agissait d'un livre écrit il y a plus d'un demi-siècle. Le récit comporte de nombreux rebondissements inattendus et des informations à la fois pertinentes et déroutantes. La création des personnages, en revanche, est très limitée mais, dans ce type d'ouvrage, tout à fait suffisante. Agatha Christie a offert au lecteur sur un plateau les traits de caractère nécessaires et lui a permis de les suivre. Hercule Poirot nous a surpris par sa vanité, son arrogance et sa confiance en soi. Dans ce récit, la leçon selon laquelle les choses évidentes ne sont parfois pas aussi évidentes qu'elles le paraissent résonne. Il s'agit d'une affirmation plutôt floue qui ne s'applique pas nécessairement à tous les événements de la vie, mais qui vaut la peine d'être méditée sur certains aspects, car nous ne savons jamais si quelque chose qui nous est cher n'est pas avec nous, et nous le contournons obtusément pour suivre le modèle. Il est bon de se rappeler que chacun d'entre nous a ses propres secrets. Certains sont insignifiants et ne provoqueraient que le malaise d'une personne s'ils étaient révélés, mais d'autres sont effrayants et sont gardés cachés pour une bonne raison. Frédéric Brémaud a réussi à transformer le livre en bande dessinée. Il devait naturellement tenir compte du fait qu'il devait raconter l'ouvrage en 64 pages, un véritable défi. La scénariste a sûrement omis certaines choses, mais tous les éléments nécessaires y sont contenus, l'histoire est convaincante et logique, et elle ne semble nulle part précipitée ou trop compacte. Les dessins réalistes ont été réalisés par Alberto Zanon. Il accorde beaucoup d'attention non seulement aux différents personnages, mais également à la beauté des paysages. Dans l'ensemble, c'est un très bel album.
VERDICT
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Une adaptation réussie d'un autre roman d'Agatha Christie. On apprécie plonger plus profondément dans le monde des secrets, des intrigues et du crime.