![]() Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 05 Mars 2025 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario : Rifujin Na Magonote Mushoku Tensei (Mushoku Tensei - Isekai Ittara Honki Dasu) est une série toujours en cours de publication au Japon, et qui a déjà connu vingt-deux tomes aux éditions Media Factory. L'ouvrage est adapté d'un roman qui a déjà connu vingt-sept volumes papier et vingt-cinq tomes sur Internet. A 34 ans, un otaku anonyme devenu un NEET (c'est à dire ni étudiant, ni employé, ni stagiaire) passe ses journées devant la télévision ou l'ordinateur et ne quitte jamais son domicile. Pourtant, le voici à présent chassé de sa maison par sa famille, et plongé dans une impasse. Il se remémore que sa vie aurait pu être plus agréable s'il avait effectué de meilleures choix dans le passé. Voyant un camion se déplacer trop rapidement, il a juste le temps de prévenir un groupe de trois lycéens pour leur éviter l'accident. Mais en essayant de les sauver, l'otaku se fait renverser par le camion fou. Fin de l'histoire ? Non pas vraiment. Le lendemain, lorsqu'il ouvre les yeux, il se retrouve réincarné dans un monde d'épée et de sortilèges. Redevenu un enfant du nom de Rudeus Greyrat, l'ancien otaku a conservé tous ses souvenirs de sa vie d'avant. Il sait ainsi lire, compter et écrire, ce qui lui permet de rapidement maîtriser la magie, notamment celle de l'eau. Un compétence qui émerveille sa mère, qui pratique elle aussi la magie, beaucoup moins son père qui voudrait le former à l'épée. Dans Mushoku Tensei, nous suivons donc l'odyssée d'un ancien geek qui n'a pas envie de gâcher sa nouvelle vie. Très vite, il se retrouve ainsi l'élève d'une jeune démone, Roxy, qui va lui enseigner les rudiments de la magie. Rudy compte aussi la séduire, mais avec le corps d'un enfant de cinq ans et l'esprit d'un trentenaire, il se crée forcément des paradoxes. Car contrairement au sérieux d'un Détective Conan, lui rajeuni dans son propre univers, Rudy ne sait quasiment rien du monde qui l'entoure, ne s'aventurant jamais au-delà du jardin. Se sentant rapidement limité dans son village, Rudy veut désormais aller étudier dans une académie de magie. Dans cette histoire, Rudy grandit très rapidement. Alors qu'il montre des capacités magiques redoutables, son père Paul décide de l'envoyer dans la ville-citadelle de Roa, la plus grande cité du royaume, chez son grand oncle, Sauros Boreas Greyrat. On le destine à devenir le tuteur de sa cousine Eris, et ce pendant cinq ans. En cas de succès, il disposera d'assez d'argent pour s'inscrire à l'Académie de magie avec son amie Sylphy ... Le quotidien de Rudeus avec Sylphy et ses sœurs offre un début paisible qui contraste avec l'obscurité qui plane. La lettre de Paul et du groupe de secours de Zenith perturbe brutalement cet équilibre, forçant le protagoniste à envisager un voyage vers le continent de Begaritt, un lieu hostile et dangereux. Ce qui est intéressant à ce propos, c'est que l'œuvre ne présente pas la décision de Rudeus comme un simple choix narratif, mais plutôt comme un dilemme émotionnel qui le confronte à son rôle de fils, de mari et de futur père. La tension entre rester en sécurité avec sa famille ou tout risquer pour sauver sa mère est l'un de ces choix impossibles qui définissent la grandeur – ou la chute – d'un héros. L'intervention d'Hitogami, figure énigmatique qui agit comme un guide prophétique mais aussi comme une source de méfiance, renforce le poids du conflit. La vision qu'il offre au protagoniste non seulement accroît l'incertitude, mais prépare également le terrain pour la révélation du traître et rappelle au lecteur que dans Mushoku Tensei , tout ce qui semble être de l'amitié n'en est pas forcément une. L'impact émotionnel de ce retournement de situation réside dans l'aspect personnel : il ne s'agit pas d'un ennemi lointain, mais de quelqu'un qui a marché aux côtés de Grayrat. Le voyage vers Begaritt culmine avec l'arrivée dans la cité labyrinthique de Rapan, où la tension monte à l'annonce de la disparition de Roxy. La simple mention de son nom suffit au lecteur pour ressentir l'angoisse de Rudeus, et le récit dépeint avec intensité ce bouleversement émotionnel. Ce qui est intéressant ici, c'est que l'œuvre ne tombe pas dans le piège d'une résolution hâtive du mystère, mais transforme plutôt l'absence de Roxy en moteur narratif propulsant l'histoire vers la phase suivante. Les retrouvailles avec Paul, Talhand et Vierra, quant à elles, ouvrent un espace de camaraderie et renforcent l'idée d'un front uni, bien que blessé et effiloché. Le récit, cependant, ne renonce pas au rythme effréné caractéristique de la série. Après les hésitations et les conversations familiales – où Norn et Aisha apportent à la fois complicité et tension fraternelle – Rudeus passe à l'action avec l'aide d'Elinalise. Ses adieux à Sylphy sont empreints de tendresse et de résignation, soulignant le sacrifice que ce voyage implique. Dans cette section, l'intervention de Nanahoshi Shizuka et de ses cercles de téléportation ajoute une nuance scientifique et stratégique au récit, reliant la fantasy à la construction logique d'un univers magique complexe. Parallèlement, le volume consacre certaines de ses pages les plus poignantes à Zenith. La mère de Rudeus, prisonnière d'un état fragile marqué par des souvenirs fragmentés, devient le cœur émotionnel du livre. Les moments où le protagoniste affronte la mémoire et l'amour de sa mère, malgré son état critique, rappellent que ce voyage ne se résume pas à des aventures fantastiques, mais à des liens familiaux qui transcendent tous les obstacles. L'œuvre parvient à un équilibre remarquable entre le caractère épique des préparatifs de guerre et l'intimité de ces rencontres, imprégnant Zenith d'une présence qui, bien qu'affaiblie, est essentielle à l'identité de Rudeus. Ce qui distingue ce volume au sein de cette longue saga, c'est la fluidité avec laquelle il mêle drame familial, trahison inattendue et affrontement qui semble final. L'impression d'entrer dans la dernière ligne droite est palpable : l'histoire de Zenith atteint ici son apogée, la véritable identité de Geese ouvre une brèche de confiance, et l'ombre des plans de Delkira et Orsted continue de planer en arrière-plan. Tout cela fait de ce volume un élément clé qui non seulement résout les problèmes en suspens, mais pose également les bases du dénouement à venir. Visuellement, l'art de Yuka Fujikawa reste fidèle au ton de l'original, oscillant entre la chaleur des scènes intimistes et la tension palpable des séquences d'action. Les expressions faciales traduisent avec force les émotions contradictoires, de la sérénité résignée de Sylphy à la surprise de Rudeus face à la trahison de Geese. Le récit graphique complète ainsi le scénario de Rifujin na Magonote, accentuant le contraste entre le quotidien et l'extraordinaire. VERDICT-En conclusion, Mushoku Tensei 21 est un tome qui incarne le meilleur de la série : des personnages tridimensionnels, un équilibre parfait entre émotion et action, et des rebondissements narratifs qui non seulement surprennent, mais enrichissent aussi le contexte de l'histoire. Loin d'être un simple tome de transition, il devient un pont vers le dénouement, nous rappelant que les grandes histoires de fantasy se nourrissent autant de batailles épiques que de liens familiaux et de décisions douloureuses. Pour les fans de l'œuvre, c'est un incontournable ; pour les indécis, un parfait exemple de la raison pour laquelle cette saga a conquis tant de lecteurs à travers le monde. |