Pact est une série en cinq tomes initialement publiée au Japon aux éditions Kodansha. An 20XX. Un groupe terroriste a déclaré l'indépendance du Pôle Sud et ils ont placé des dizaines de bombes à azote sous les mers et les océans du monde entier. Ils prévoient de se venger du monde en forçant les puissances à vivre brièvement dans la peur puis à disparaître. Les États-Unis ont envoyé une équipe opérationnelle pour désamorcer les bombes, hélas sans succès. Le tsunami qui résulte de l'explosion a pour effet de faire sombrer quasiment tout le territoire américain sous la mer. C'est à présent à l'équipe japonaise de passer à l'action, l'EOD, et il y a trois bombes à mettre hors service d'ici dix jours. Heureusement, le Japon dispose d'une puissance ressource, une petite fille de génie, Machiko Machida, souffrant de trouble de la personnalité. Elle a conclu un pacte avec Nagito Aranagi, un démineur débutant qui est le seul à pouvoir la rassurer par sa présence, ainsi qu'avec le leader du programme, pour éliminer les bombes et nettoyer les océans. Malheureusement, leur première opération ne se déroule pas comme prévue. La seule chose qu'ils ont laissé est un programme de désamorçage écrit par Machiko. Seront-ils capables de sauver le Japon et d'arrêter les terroristes ?

Mini série de science-fiction, Pact nous entraine dans les fonds marins aux côtés de démineurs qui doivent à tout prix éviter une nouvelle catastrophe. Ce premier tome nous présente un univers sombre dans lequel les personnages vivent des situations difficiles ... voire fatales. L'EOD va devoir former de nouvelles équipes pour aller plus vite, notamment Kurosaki, Yuzu et Ivan, et les méthodes d'apprentissage s'avèrent extrêmement périlleuses. Le fondateur de l'EOD va également avoir un plus grand rôle, et plusieurs flashbacks reviendront sur la création de l'unité. Plusieurs zones d'ombre demeurent, notamment la question sur la figure du lapin, présent à la fois sur les masques des terroristes et sur la peluche de Machiko. Le trait de l'auteur est superbe, incisif, et les personnages s'avèrent souvent vides d'expression, comme sous l'effet d'une drogue qui aurait cassé leur esprit mais améliorer leurs aptitudes (c'est ce que propose l'EOD), alors que l'ambiance demeure pour sa part très pesante. Cette première série de Shinnosuke Kuji à paraître en France mérite clairement l'attention.