Jenny est l'un des passagers du bus que Jeremiah et Kurdy attendent. A l'arrêt où ils veulent embarquer, Jenny est accueillie par ses frères qui tirent immédiatement sur son ami/amant Palomino. L'un des frères lui demande où elle a caché les émeraudes et lui dit de rentrer à la maison. Jenny n'en a pas l'intention, et séduit Jeremiah et Kurdy afin qu'ils la protègent. Ils l'emmènent en ville, où Jeremiah va rendre visite à ses parents. Mais ils ne se sont pas encore débarrassés des frères. Ils parviennent à trouver Jenny, après quoi une longue course-poursuite s'ensuit à travers l'enfer, la partie de la ville où se cache toute la racaille.

De nombreux albums de la série de bandes dessinées Jeremiah ont le même point de départ. Jeremiah et son ami Kurdy errent dans un paysage post-apocalyptique brut jusqu'à ce qu'ils trouvent quelqu'un, ou toute une communauté, qui a des problèmes. En général, il ne s'agit que d'argent, de drogue ou de femmes. Souvent, ils n'y participent pas au début, mais comme ils s'y laissent prendre, ils essaient de résoudre les problèmes. Cela va alors de pair avec beaucoup de violence et des rencontres avec les protagonistes les plus étranges. Ce n'est pas différent dans ce tome trente-huit. L'attrait de la longue série ne réside pas non plus vraiment dans l'intrigue centrale. Elle n'a guère évolué au cours des ans, chaque partie est facile à lire et à comprendre. En surface, ce sont de grandes histoires d'aventure avec deux héros coriaces, qui se battent contre toutes sortes d'adversaires méchants et souvent bizarres. Vous pouvez profiter d'une heure de détente avec l'album et même plus si vous prenez le temps d'étudier les belles images dessinées et peintes de Hermann Huppen. Il semble encore changer un peu son style à chaque partie et ses dessins à l'encre ombrée et ses combinaisons de couleurs sont un régal pour les yeux. Mais sous la surface de l'histoire et des dessins, il y a aussi beaucoup d'autres choses à découvrir, qui ne sont pas explicitement expliquées dans le texte, mais qui ont été décrites. Dans cette partie, la jeune femme prétend être hantée par des ennemis que les autres ne voient pas. Ou peut-être s'agit-il d'illusions ? Cela est magnifiquement illustré par la longue poursuite à travers le quartier qui s'appelle l'Enfer. En fait, nous ne voyons rien du tout de cette partie de la ville, car elle est complètement enveloppée d'un brouillard gris-noir. En même temps, les agresseurs de Jenny sont motivés par une rumeur sur les pierres précieuses, mais ces gemmes ne sont-elles qu'une illusion ?