Blue Lock est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu trentetomes à ce jour aux éditions Kodansha. Il n'en restera qu'un ! Qui survivra à l'enfer de Blue Lock ? Avec l'élimination du Japon de la Coupe du monde 2018, la fédération japonaise de football décide de créer un programme dans lequel elle trouve de jeunes athlètes prometteurs et les prépare pour la Coupe du monde 2022. Isagi Yoichi, un attaquant, reçoit une invitation à participer à ce programme, juste après que son équipe ait perdu la chance d'intégrer l'équipe nationale à cause de lui, qui au moment décisif a passé le ballon à un coéquipier moins expérimenté au lieu d'essayer de tirer lui-même. L'entraîneur du programme sera Ego Jinpachi, dont l'objectif est de "détruire le football des perdants japonais" grâce à une méthode révolutionnaire : isoler 300 jeunes attaquants prometteurs dans un établissement semblable à une prison, appelé "Blue Lock", et les soumettre à un entraînement rigoureux pour créer "le meilleur attaquant du monde et le plus égoïste".

Le monde professionnel ressemble au jeu des chaises musicales. Lorsque vous faites partie d'une organisation, d'une équipe déjà complète, vous devez voler la place de quelqu'un, sinon vous n'avez plus de travail. Et puis chaque équipe vit dans une "eau" appelée "philosophie". "Rationalité. "Liberté". "Discipline". Il n'y a pas une seule façon de survivre dans cette "eau". Vous pouvez vous plaindre et mourir si elle ne vous convient pas, vous y adapter et survivre, ou la colorer à votre guise." Après vingt volumes, nous n'avons toujours pas compris si Ego a complètement pété les plombs ou si c'est un génie incompris... ce phénomène a décidé d'étendre encore le phénomène Blue Lock en transformant cette pantomime en une émission de télé-réalité regardée dans le monde entier (nous aimerions bien savoir qui sont les fous qui regardent ces trucs, mais faisons comme si de rien n'était) et, surtout, en une vente aux enchères à laquelle participent les propriétaires de divers clubs de football. En fait, le Blue Lock est devenu une vitrine mondiale pour les talents bruts qui peuvent non seulement se frotter à certains des meilleurs footballeurs du monde, mais aussi connaître leur valeur économique en temps réel. Bien sûr, pour attirer l'attention, il faut trouver un moyen d'entrer sur le terrain, quitte à abandonner le poste d'attaquant et à viser un rôle différent. Nous verrons ce que les joueurs insensés décideront de faire. Certes, tout le monde n'a pas apprécié la décision d'Isagi d'envoyer quelqu'un d'autre dans les buts, puisque, du moins selon eux, le vrai attaquant vise toujours le but. Quoi qu'il en soit, d'un côté nous comprenons l'avis de Kenyu - après tout, les attaquants sont grassement payés pour marquer des buts, et si on veut être numéro un mondial, il faut marquer, c'est incontournable -, d'un autre côté, si l'occasion l'exige, même le gros bombardier doit pouvoir se mettre au service de l'équipe. D'ailleurs, je considère toujours Yoichi comme un trequartista et non comme un pur buteur, mais peut-être qu'on se trompe. Ah, les 23 joueurs de Blue Lock ayant la valeur la plus élevée à l'issue des différents matches seront appelés pour la Coupe du Monde U20. Autant dire que les tensions vont monter d'un cran et que tout le monde va se battre pour se faire une place au soleil. Chacun est mû par ses propres motivations, bien sûr (comme le pauvre Kenyu, qui vit sa propre lutte contre le temps et la maladie : contrairement à Yoichi, il ne peut pas se permettre de tergiverser, il doit frapper maintenant car il n'a qu'une seule chance de se faire remarquer). Ce nouveau match nous fait également découvrir la philosophie prônée par la copie de Manchester City. Et, pour être honnête, cette philosophie semble plus intéressante que celle des Allemands : une méthode qui passe par un entraînement minutieux du corps, afin d'exploiter au mieux les talents même latents, une méthode qui part de la définition d'un idéal de jeu très précis à poursuivre en permanence (une sorte de lumière même dans les moments les plus difficiles). C'est ainsi que Reo et Chigiri (et on imagine aussi Nagi) viennent relever le défi de Yoichi & co plein de surprises. Côté allemand, Noel Noa compte toujours sur ses effectifs, en alignant une formation plutôt expérimentale où deux courants coexistent difficilement : celui qui voit en Kaiser le finisseur suprême et celui des désespérés de Blue Lock, qui n'ont pas l'intention de s'incliner.