Mieux vaut tard que jamais, Devil Summoner : Soul Hackers arrive enfin en Europe par le biais d'un remake 3DS.
Une arrivée tardive.
Développé par Atlus, Shin Megami Tensei : Devil Summoner - Soul Hackers est un remake d'un titre Saturn sorti en 1997 au Japon, puis sur PSOne en 199, et qui n'avait jamais été publié en Europe jusqu'à présent. Le scénario nous ramène donc deux décennies en arrière, dans un RPG en vue subjective prenant place dans un univers mélangeant cyberpunk et horror gothique. Dans la ville fictive d'Amami, les habitants sont connectés à une sorte de monde virtuel, Paradigm X, récemment lancé par la corporation Algon, dont les accès sont donnés par tirage au sort. Le personnage central du jeu, un jeune étudiant, décide de pirater un terminal de la ville pour accéder à la bêta. Si l'opération est un succès, de mystérieuses visions vous avertissent du terrible danger qui plane sur la ville : La Phantom Society tente de s'emparer des âmes perdus dans la réalité virtuelle. Dans cet environnement qui se voudrait parfait, un groupe de hackers affronte une société mystique millénaire et va décider du destin de l'humanité.
La progression comporte de nombreux dialogues (en anglais de surcroit), et l'on passera beaucoup de temps à passer d'un écran fixe à un autre, mais aussi dans les donjons, des structures rapidement labyrinthiques. Ces phases dans Paradigm X, en vue à la première personne, sont quant à elles en 3D (une 3D d'antan cela étant), et votre avatar y avance case par case, comme dans un Etrian Odyssey par exemple. Naturellement, vous n'êtes pas à l'abri d'une rencontre aléatoire. Votre radar à ennemis sera d'ailleurs utile pour jauger les forces en présence. Cependant, vous ne serez pas seul sur le champ de bataille, accompagnée de votre amie Hitomi (elle même possédée par l'esprit d'une certaine Nemissa), tandis que les quatre autres slots libres seront occupés par des démons que vous récupérerez sur les lieux. Les actions (déplacements, scènes de combats) se passent au tour par tour. Lors d'un combat contre une équipe adverse, le joueur peut voir de quelle façon les différents types d'attaques font des dégâts chez l'ennemi. Contrairement aux personnages humains du jeu, l'évolution des démons n'est pas automatique, et pour gagner en puissance, il faudra les fusionner entre eux. Petite originalité du jeu, vous pourrez discuter avec les monstres lors des batailles !
Un portage convaincant ?
Sur le plan technique, Devil Summoner : Soul Hackers ne transcende pas les capacités de la Nintendo 3DS. Les graphismes ont cependant été lissés depuis l'original 32 bits (heureusement d'ailleurs), et la 3D stéréoscopique s'avère bien gérée. Les cinématiques pré-calculés rappelleront bien des souvenirs aux fans du genre (celle d'introduction est inédite), tandis que les personnages s'avèrent sobrement modélisés. Notons tout de même la présence de trente nouveaux démons dans cette édition. La prise en main est très efficace et le système de combat plus tactique qu'on aurait pu le penser. Signalons d'ailleurs que l'écran tactile sert de carte automatique. En piratant un terminal COMP, vous pourrez changer le niveau de difficulté à la volée, et découvrir les cartes sans les traverser. On pourra par contre regretter que les déplacement se fassent à la croix directionnelle et non au pavé circulaire (ce dernier permettant de naviguer sur les cartes).
La durée de vie est à la hauteur, comptez environ cinquante heures pour terminer l'aventure, sans compter que les développeurs ont intégré un nouveau donjon où l'on pourra rencontrer Raidou Kuzunoha de la série Devil Summoner. Le challenge n'est pas insurmontable, et le mode Easy viendra aider les moins aguerris. Les doublages américains sont plutôt de bon aloi, les musiques ont été quelque peu retouchés et s'avèrent assez corrects dans l'ensemble, tandis que le StreetPass permettra de récupérer des nouvelles formes de démons.
VERDICT
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Guidé par un scénario plutôt original, Shin Megami Tensei : Devil Summoner - Soul Hackers est un très bon jeu de rôles tactique. Même si la réalisation n'apporte pas grand chose de nouveau depuis l'épisode original (excepté un lissage de rigueur et la 3D stéréoscopique), et que le titre est en anglais intégral, le jeu d'Atlus intègre un univers accrocheur et assure une durée de vie exemplaire.