Immortal Hounds (Shinazu no Ryouken) est une série toujours en cours de publication au Japon et qui a connu six tomes à ce jour aux éditions Enterbrain. Dans cette uchronie, l'homme est devenu presque invulnérable, pas vraiment immortel puisqu'il y a toujours des décès liés à l'âge, mais facilement réparable. Quelque soit la pathologie (une fracture, un rhume, une amputation, etc), il est très facile de remettre un humain sur pieds. Pas besoin d'avoir recours à un traitement médical compliqué, il suffit de leur tirer dans la tête. Ce faisant, l'humain est comme "rebooté", remis à zéro, en pleine possession de ses moyens et avec son apparence initiale. Mais une menace plane sur le monde, le RDS (Resurrection Deficit Syndrom). Les personnes infectées par ce virus perdent pour toujours leur capacité de régénération ! On ignore pour le moment le vecteur de transmission, mais l'ONU a décrété la guerre à ces porteurs de virus. La police est chargée de les éliminer à vue, et l'inspecteur Kenzaki Shinichi est l'un des leaders de l'unité chasseur de vecteur. Une quête très personnelle puisque sa petite sœur est morte après être tombée amoureuse d'un vecteur. Toutefois, la résistance s'organise, une guerrière (voir la couverture du tome 1) dotée de capacités physiques surhumaines et d'armes inconnues, apparaît à chaque fois qu'un vecteur est en danger. Son objectif est de les exfiltrer et les aider à disparaître. Dans Immortal Hounds, l'auteur Ryo Yasohachi (Uwagaki) s'attaque au mythe de l'humanité en quête d'immortalité, sauf qu'ici les rapports sont totalement inversés. Un groupe terroriste cherche à contaminer la population avec un virus les rendant mortels. Évidemment, le monde s'est habitué à cette situation, et il n'existe presque plus de médecins ou d'hôpitaux (excepté pour les animaux). Mais si une personne immortelle tombe amoureuse d'un vecteur, elle perd son habilité à ressusciter, ce qui constitue un grand changement. Les vecteurs sont eux mêmes manipulés par une organisation qui a promis de les rendre immortels à leur tour (un système de points récompense la réussite de leurs missions). "L'héroïne", Rin Kazama, a infiltré la police pour se tenir au courant des agissements de Kenzaki, et lui barrera la route à plusieurs reprises. Pire (ou mieux c'est selon), la jeune femme va devoir séduire l'inspecteur pour le contaminer à son tour.

Un homme ne s'est pas régénéré après avoir été renversé par une voiture. Pour l'unité anti-vecteurs, c'est encore une affaire liée au SDR, et une mystérieuse jeune femme surnommée "Blanche-Neige" est soupçonnée d'être à l'origine du drame. L'inspecteur Kenzaki est sur le front une nouvelle fois, l'UNDO ayant été incapable de mettre la main sur la criminelle. Mais cette association va faire des étincelles, à tel point que la Demoiselle sera bien vite arrêtée, au grand dam de Rin qui va tout faire pour libérer Blanche-Neige de prison. Pour récupérer le vecteur prisonnier, Rin et Kiriko vont devoir se jeter dans la gueule du loup, en compagnie de Karigane, une épéiste prête à tout pour obtenir ce qu'elle désire (la violence essentiellement). L'extraction va très mal se passer et les jeunes femmes seront finalement arrêtées par les membres du commissariat de Tosai avant d'être cryogénisées de façon à être stoppées de manière définitive (voilà qui n'est pas sans rappeler le film Demolition Man). Leurs remplaçantes ne sont pas du tout à la hauteur, alors que la disparition de la fille de Shigematsu, infectée par le SDR, vient à nouveau troubler l'unité spéciale qui se rend à l'évidence qu'elle ignore encore comment le SDR se transmet. L'intrigue nous propose ensuite de s'intéresser à la vie quotidienne des policiers, notamment celle de Wakabayashi, avant de faire un détour au quartier général des exfiltreuses où une lutte de pouvoirs vient compliquer la donne. Le volume comporte quelques scènes d'actions sanglantes (notamment l'assaut sur une base militaire), et le canevas narratif continue à se dévoiler au fil des pages. Le dessin est quant à lui très efficace, et le fan service prend un peu plus de place dans ce volume cinq.