Shino-chan est une fille qui ne peut même pas prononcer son nom, ses conversations sont toujours maladroites et elle parvient toujours à trouver les bons mots trop tard. Voici un manga unitaire de Shuzo Oshimi, qui diffère grandement de Aku no hana et Happiness. Shino ne comprend pas quel est son problème, que ce soit de la timidité, de l'anxiété ou une forme de bégaiement. Évidemment, cela lui causera de nombreux problèmes, en particulier envers les autres camarades de classe qui se moquent d'elle. Mais bientôt, elle se liera d'amitié avec Kayo, une fille très réactive qui l'aidera en lui donnant un cahier sur lequel elle écrira ce qu'elle pense, mais ne peut pas dire. Mais quand tout semble bien se passer, un garçon va émerger, qui fera retomber Shino dans ses problèmes pour s'exprimer, au moins jusqu'au festival de l'école.

Ce manga permet de rappeler une chose que peu de lecteurs savent : Shuzo Oshimi est lui même bègue. C'est de cela que parle Shino-chan wa Jibun no Namae ga Ienai, publié en français sous le titre «Shino ne peut pas dire son propre nom». Bien que le problème du protagoniste ne soit jamais nommé, l'auteur ajoute sa propre expérience de ce que c'est que de vivre avec un défaut de langage. Et nous voyons plusieurs tics dans les personnages qu'Oshimi va utiliser dans des travaux ultérieurs. Loin des ambiances malsaines et parfois glauques (mais toujours géniales) auxquelles l'auteur nous a habitués, Shino est une œuvre douce et sensible, bien plus accessible et donc une parfaite introduction à l'univers de Shuzo Oshimi. L'histoire est touchante, les graphismes toujours aussi beaux et efficaces. Et comme toujours on a le droit à une superbe édition de la part de Ki-oon.