L'Appel de Cthulhu, écrit en 1926, est l'une des nouvelles les plus emblématiques de H. P. Lovecraft. Le mythe de Cthulhu tire son nom de ce conte. Maintenant, si vous n'avez jamais lu de Lovecraft auparavant, deux questions vous viendront à l'esprit, la première étant quelque chose comme "Comment diable est-ce que je prononce Cthulhu ? C'est une bonne question. En vérité, personne ne sait vraiment comment le prononcer, car il vient d'une langue qui n'est pas humaine. Cependant, selon les théories populaires, cela ressemble à quelque chose comme "Ka-thool-hoo". La deuxième question, plus pertinente, que vous vous posez peut-être est la suivante : "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de Cthulhu ? L'appel de Cthulhu est divisé en trois sections. La première est écrite comme un journal (comme la plupart des œuvres de Lovecraft) par un certain Francis Wayland Thurston. Il semble que son grand-oncle soit décédé récemment et qu'il ait hérité des papiers et des effets personnels du vieil homme. En fouillant dans ces objets, Thurston trouve une sculpture d'un monstre hideux entouré d'étranges symboles. Il semble avoir le corps d'un homme, la tête d'une pieuvre (tentacules et autres), des ailes géantes écailleuses et des griffes massives. Un peu d'exploration laisse entrevoir des événements curieux qui ont conduit à une hystérie de masse dans certaines parties du globe - des gens faisant des rêves horribles et des pensées dérangées. La deuxième section se présente sous la forme d'une entrée de journal de l'oncle de Thurston dans laquelle il rencontre un homme particulier qui raconte l'histoire de cultes accomplissant des rituels horribles et faisant l'éloge d'une créature appelée Cthulhu, dont la description correspond à celle de la sculpture. On les a entendus chanter la phrase "Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn".

Dans la dernière partie de l'histoire, Thurston tombe sur la transcription d'un journal de marin qui décrit un débarquement sur une horrible île couverte de bave. La monstruosité qu'ils y découvrent pourrait signifier la destruction de la volonté. Une chose intéressante à noter ici est que Lovecraft utilise un mécanisme appelé le déni plausible. C'est-à-dire que les événements se produisent de telle manière que seules quelques personnes en ont connaissance. Dans ce cas, Thurston est le seul homme vivant à connaître la présence tapie de cette créature malfaisante de Cthulhu. En faisant en sorte que les événements de ses histoires restent un mystère pour le monde extérieur, Lovecraft augmente la tension que ressent le personnage principal. Chaque personnage est seul pour ce qui est de découvrir les vérités cachées de l'univers. Lonecraft fait cela avec beaucoup de ses histoires. C'est ce qui est si tragique dans L'appel de Cthulhu. Nous, en tant que lecteurs, sommes confrontés à l'obscurité du monde et nous le regardons ensuite passer entre les mailles du filet du savoir commun. Cette dynamique ajoute beaucoup de tension à l'histoire. Lorsque Thurston trébuche sur chaque pièce du puzzle, c'est à la fois excitant et déchirant. Cette merveilleuse adaptation de la nouvelle originale a été réalisée par le mangaka Gô Tanabe. L'ouvrage compter sur des dessins sombres, des décors très encrés et des visages marqués même si parfois un peu trop statiques. L'atmosphère Lovecraftienne est assez bien rendue, et ajoute encore de la tension à un récit complexe mais brillamment mis en scène.