La fiction historique Shanghai Red s'apparente davantage aux œuvres d'Ellis telles que Crecy. Il y a même des notes à la fin du livre qui décrivent la base réelle des personnages et du cadre. Le fait de savoir que certaines parties de l'histoire sont réelles rend l'histoire encore plus lourde. Sinon, l'histoire est un peu une vengeance violente routinière. À Portland, une jeune femme est droguée, kidnappée et forcée à la servitude sur un navire. Le rebondissement est que la femme a été ciblée parce qu'elle s'habillait et agissait comme un homme pour obtenir du travail afin de soutenir sa mère et sa sœur. D'une manière ou d'une autre, personne ne soupçonne qu'elle est en réalité une femme, ce qui serait évidemment désastreux sur un voilier dans les années 1800. La femme revient à Portland après sa servitude pour se venger des hommes qui lui ont fait du tort. Et par là, je veux dire les tuer jusqu'au dernier, quelle que soit la punition qu'elle subit en cours de route.

Ce qui rend le personnage le plus intéressant, c'est son identité sexuelle. Molly endosse le rôle de Jack, son alter ego masculin, parce qu'elle peut gagner plus d'argent en tant qu'homme. Mais elle finit par vivre à plein temps en tant que Jack. Ses interactions avec sa sœur et les autres femmes sont teintées par sa double identité sexuelle. C'est un point de vue fascinant sur la question, sans être moralisateur. Elle nous fait également prendre conscience que les gens ont lutté contre le problème du genre tout au long de l'histoire, même si cela semble plus répandu de nos jours. Félicitations à Sebela pour avoir injecté des idées d'actualité dans une histoire de vengeance aussi sanglante. Le dessin est un peu rugueux, mais il fonctionne parfaitement avec l'ambiance du lieu et de l'histoire.