L'histoire emmène le lecteur à Londres à la fin du XIXe siècle. Jack l'éventreur est prêt à tout, Sherlock Holmes enquête sur de nombreuses affaires et dans le célèbre East End, la prostitution et la criminalité battent leur plein. En outre, l'industrialisation naissante a pour conséquence la création d'une société de capitalistes et de salaires de misère. Dans ce microcosme plein de tension, Malcolm Max apparaît comme le représentant d'une loge secrète qui traque tout ce qui est surnaturel. À ses côtés, Charisma, une demie-vampire qui a grandi dans les Carpates et qui veut maintenant connaître le monde occidental. La toute première affaire mène les deux sur la piste de nombreux cadavres disparus et d'un tueur en série qui semble suivre le même schéma. Max se lance dans l'enquête et se rapproche du tueur plus qu'il ne le souhaiterait. L'auteur donne au détective une touche légèrement aristocratique avec une certaine arrogance et confiance en soi. Cela donne un personnage intéressant, que le lecteur croit capable de beaucoup de choses, même s'il n'a aucune compétence particulière. La contrepartie est jouée par Charimsa, qui suit assez souvent sa propre voie, et remonte plus ou moins l'affaire sous un angle différent. Ainsi, cette équipe contient quelques contrastes, alors que l'auteur ne commet pas l'erreur de présenter un couple constamment en train de se disputer, ce qui serait agaçant en un rien de temps. L'affaire criminelle proprement dite comporte de nombreuses facettes et surtout de nombreux protagonistes. La question de savoir qui tire vraiment les ficelles en arrière-plan reste ouverte. Pendant ce temps, Malcolm Max teste différentes approches d'enquête et aux yeux de la police, il se retrouve trop souvent au centre des affaires de meurtre.

Malcolm Max est né d'une idée de l'auteur d'horreur Peter Mennigen, qui devait concevoir en 2008 une nouvelle série de pièces radiophoniques pour le nouveau départ éphémère de Ghost Stories au Tigerpress Verlag. Le résultat fut un personnage qui n'est pas sans rappeler les classiques d'horreur de longue date. Max se distingue cependant par le fait qu'il a une partenaire féminine et par l'absence d'outils magiques pour combattre le mal. Après que la série radiophonique ait été interrompue par Tigerpress en 2009, Joachim Otto von der Romantruhe a repris la suite, car il y avait déjà une base de fans considérable autour de Malcolm Max. Mennigen continue également à travailler sur une bande dessinée sur le chasseur de vampires. Avec Ingo Römling, un dessinateur a été trouvé relativement rapidement et la maison d'édition Splitter ne s'est pas non plus laissée longtemps solliciter et ce premier tome a vu le jour en 2013 en Allemagne. Outre les personnages intéressants, la forme d'expression choisie avec une touche victorienne et le choix des costumes sont très convaincants. Ingo Römling est responsable de ce point. L'artiste conçoit les vêtements élaborés avec amour, en ne négligeant pas l'environnement. Grâce à de nombreux changements de perspective, Römling donne à l'histoire une énorme dynamique. Avec les arrière-plans impressionnants, il en résulte une mise en page qui vaut la peine d'être vue et qui est inégalée en termes de complexité. La dernière partie du numéro est une section éditoriale très complète, qui contient divers graphiques et gribouillages ainsi que toutes sortes d'informations sur les artistes participants et les personnages principaux. Si vous lisez attentivement ces pages, vous ne devriez plus avoir de questions sur la création des personnages ou de la série.