Randolph Carter dort pour rêver car grâce à ses rêves lucides il est capable de vivre des aventures, et il n'a qu'un seul objectif : localiser Kadath, la demeure des Dieux . En chemin, ils rencontreront un chat et ils deviendront inséparables, et ensemble ils devront survivre à divers dangers car ils seront kidnappés par des êtres impurs, et ils pourront être mangés par des entités abominables... entre autres choses.

Ce livre, relié, de grand format et illustré en noir et blanc, est publié initialement en Espagne par Diabolo Ediciones. Chacun des épisodes commence avec un possible enfant de Randolph Carter, niché dans son lit, et rêvant ... comme Little Nemo (certaines scènes sont très drôles). En plus, ce qui pour lui est un cauchemar, pour nous apparaît amusant, et ce qui pour nous est terrifiant, pour lui c'est ce qui est cool. Ces chapitres de Carter enfant servent d'introduction au monde de ses rêves. Vient ensuite l'aventure vécue par l'adulte Randolph Carter qui se laisse accompagner par l'un des chats d'Ulthar (c'est toute une meute avec son propre chef, une armée très puissante). Lorsque Lovecraft fait d’une histoire une aventure, il ne la fait pas à la manière d’Indiana Jones. Chaque chapitre est une étape de plus dans cette aventure. Carter voyage avec un chat, traverse des terres pleines d'êtres abominables et terrifiants, est kidnappé par des marchands répugnants et emmené sur la face cachée de la Lune où il trouve des choses pires et inimaginables, il cherche son vieil ami Pickman (quelle impression fait voir ce personnage) pour l'aider, fuit la vermine et les charognards et n'a qu'un moment de paix pour rendre visite à un autre de ses amis (le roi Kuranes ) dans un certain palais, mais Nyarlathotep lui-même, le chaos rampant, apparaît également. Et tout cela pour localiser une ville qui n'existe que dans vos propres rêves. Compte tenu du caractère désagréable des personnages "monstrueux" (et par cette définition on entend horrifiants, répugnants, effrayants, infâmes, etc.), on comprend que les dessinateurs, même après avoir capturé tout ce qui est dégoûtant chez chacun d'eux, n'ont pas suivi réalisme et détails minimes car il aurait été difficile de supporter ces images. Ils utilisent le noir et blanc et on peut voir les pages sans trop se sentir dégoûté. Quel esprit ce Lovecraft.