Helck est une série en douze tomes publiée au Japon aux éditions Shogakukan. Un spin off nommé Piwi a vu le jour (en un tome) par la suite puis une série préquelle Völundio: Divergent Sword Saga (six volumes actuellement). Après que le seigneur démon ait été tué par un guerrier humain solitaire, les humains se réjouissent de la fin de son règne de terreur. Trois mois se sont écoulés, le royaume des démons organise un tournoi pour sélectionner son remplaçant et a attiré le plus improbable des concurrents : Helck, qui prétend détester les humains mais qui en est lui-même un !  Certains ne sont pas satisfaits à l'idée qu'un humain devienne le prochain seigneur démon, en particulier Vermilio la Rouge. Elle ne veut rien de plus que protéger les démons et prouver que Helck est leur ennemi, même si elle doit truquer la concurrence pour y parvenir !  Comment Helck va-t-il changer le cours de la guerre entre les démons et l’humanité ?

Helck s'est finalement retrouvé face à un adversaire qu'il n'arrive pas à vaincre, mais cela ne fait que révéler une facette de lui que Vermilio aurait préféré ne pas voir. Puis nous apprenons l'histoire de Helck et il s'avère que même un morceau de bœuf peut être nuancé. Le meilleur volume de Helck jusqu'à présent est aussi le plus sérieux. Commençant par un combat de poids lourds dans lequel Helck reçoit des coups brutaux que nous ne l'avions pas vu endurer jusqu'à présent dans la série et se poursuivant par un flashback montrant son histoire pour la première fois, Helck s'éloigne principalement de l'humour et se tourne vers l'action et les sentiments. Pour ce volume, en tout cas, c'est une excellente décision. L'histoire de Helck est émouvante comme il se doit, mais pas au point d'être saccharine. Bien qu'elle ne soit pas complètement racontée dans ce volume, l'histoire est bien liée à la décision de Helck de trahir l'humanité et de se ranger du côté des démons. Et bien que Helck ait montré beaucoup de chaleur depuis le début, ce n'est que dans ce volume que le manga prouve qu'il peut vraiment tirer sur la corde sensible. Après de vagues questions sur sa loyauté et des avertissements tout aussi vagues sur sa noirceur, nous voyons ce qui a fait l'homme derrière les muscles. Helck et son frère Cless étaient des orphelins vivant dans les bidonvilles. Ils étaient traités comme des moins que rien par la noblesse et travaillaient comme des esclaves pour s'en sortir. Nous apprenons que Helck a toujours fait bonne figure et qu'il faut beaucoup d'efforts pour percer la peau très épaisse qu'il s'est forgée, mais c'est possible, comme nous l'apprenons aussi. Dans le présent, il se déchaîne avec une véritable énergie que Vermilio a du mal à contenir. Le chevalier noir littéral qu'ils affrontent est l'une de ces bonnes intentions qui se sont transformées en scénarios incroyables et, bien que les scènes de combat soient habituelles, le résultat est tout à fait satisfaisant et les émotions sont au rendez-vous avec un sérieux enthousiasme. Le quatrième volume laisse également présager des choses plus sérieuses et potentiellement déchirantes à venir. Nous sommes curieux de voir comment l'histoire va se dérouler à partir de maintenant, à la fois parce qu'on a l'impression d'approcher de la fin, même si la série n'en est qu'à son tiers, et parce qu'on a l'impression d'être à un point de non-retour dans le ton de Helck. En avons-nous fini avec l'humour à haute dose ? Comment Vermilio et les autres vont-ils interagir avec Helck maintenant qu'ils sont sûrs de son identité ? La force du reste de la série peut dépendre de la façon dont le manga répond à ces questions.  A l'exception des chants de Piwi, les choses modernes sont plutôt sinistres et le passé l'est encore plus. Ce qui est en fait un avantage parce que cela rend le manga bonus où notre trio passe par le piège à touristes le plus commercial du désert encore plus amusant. La narration loufoque ici est une chose de toute beauté et cela donne l'occasion à Vermilio de laisser libre cours à son irritation caractéristique maintenant qu'elle est devenue plus douce avec Helck. C'est un pivot intelligent et très, très stupide dans le bon sens du terme.