Stand by me Kakuemon est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quatre tomes à ce jour aux éditions Leed. Contrats, frais de manuscrit, salaires des assistants, redevances... des choses dont on ne parle nulle part dans l'industrie du manga. L'auteur du manga vendu à des millions d'exemplaires explore les hauts et les bas de l'industrie du manga, où d'anciennes coutumes subsistent, et crée un divertissement de premier ordre avec un humour journalistique. Après quatre années à vouloir devenir mangaka depuis l'âge de 20 ans, Kakuo Manga, assistant d'un mangaka, n'a pas pu améliorer ses compétences. Un vieil homme qui se fait appeler `moi du futur` apparaît et donne quelques conseils. ``Tu devrais arrêter de chercher à devenir un artiste de manga !''. Mais avec ses débuts en tant qu'artiste de manga, sa première petite amie, son classement à la première place dans une enquête de popularité dans un magazine, son premier livre publié, la réimpression de son best-seller, la décision d'en faire un film ... la vie de Kakyo va devenir un enfer.

Le tome 3 de Stand by me Kakuemon marque un tournant important dans le récit. Kakuo, après le succès inattendu de son manga "Uozaru", est confronté à la réalité brutale de l'industrie du manga. Il prend une décision radicale : mettre fin à "Uozaru" au sommet de sa popularité, une décision que sa maison d'édition voit d'un très mauvais œil et tente désespérément d'empêcher. Libéré de ses obligations contractuelles, Kakuo se retrouve courtisé par de nombreux éditeurs, chacun espérant s'attirer les faveurs de ce jeune prodige. Ces séquences offrent un regard satirique et souvent pathétique sur le monde de l'édition manga, ses rivalités et ses stratégies de séduction parfois ridicules. Parallèlement, Machiko, l'amie d'enfance de Kakuo et elle-même mangaka, est confrontée à la vanité de son propre succès. Prisonnière d'une routine aliénante et d'un sentiment de vide, elle semble se perdre de plus en plus. La question se pose alors : quelqu'un pourra-t-il la sauver d'elle-même ? Enfin, ce tome soulève la question du prochain sacrifice que Kakuo devra consentir sur "l'autel du manga" pour donner vie à sa prochaine histoire. Dans ce volume, Shuho Sato continue d'explorer les coulisses souvent sombres et impitoyables du monde du manga. Ce tome met en lumière les pressions exercées par les éditeurs, la course au succès et la possible aliénation des auteurs. L'humour noir et le réalisme cru de l'auteur font mouche. Kakuo montre une volonté de prendre son destin en main, quitte à aller à contre-courant des attentes. Machiko, quant à elle, traverse une crise existentielle poignante, offrant une perspective plus sombre sur les conséquences du succès. Les scènes de "parades nuptiales" des éditeurs sont particulièrement réussies et offrent un contraste amusant avec les difficultés rencontrées par les personnages. La décision de Kakuo de mettre fin à son succès et le désarroi de Machiko créent une tension narrative intéressante et donnent envie de découvrir la suite. Au-delà de la satire, le manga pose des questions profondes sur le sens du succès, le prix de la création et les sacrifices nécessaires pour vivre de sa passion.